25.5.05

Icare et boules de gomme



Cette semaine débute un spectacle dont la beauté visuelle et les sonorités feutrées ne peuvent qu'attirer de nombreux (télé)spectateurs.
Pendant des années, je n'ai pu suivre le tournoi de Roland-Garros que de loin, la quinzaine se déroulant toujours pendant la période cruciale des examens. Comme j'ai le bonheur d'en avoir passé beaucoup, je n'ai pas eu celui de suivre beaucoup de matchs. Enfin, au moins la finale du dimanche qui était sacrée.
L'aire de Roland-Garros (du nom du célèbre aviateur qui le premier traversa en avion la Méditerranée en 1913), je l'ai découverte également lors d'un examen, alors que j'allai passer des oraux au lycée La Fontaine porte d'Auteuil. Comme il y a avait un certain nombre d'épreuves et que j'aime bien gérer le stress en me promenant, je rôdai dans les parages lorsque deux individus m'accostèrent : "T'as pas des places ?". Ne sachant pas de quoi ils parlaient, mon regard interloqué les amenèrent vite à aller voir ailleurs. Je poursuivis alors mon errance et découvrit Roland-Garros, parfaite alliance du sport et de la verdure environnante, bruissant des sons internes et des ballets de voitures de luxe, sans oublier les marchands "noirs" de billets décomplexés.
A la télévision, le spectacle est magnifique : la couleur du sol, la blancheur des juges, les casquettes bigarrées des spectateurs et une sonorité très particulière, beaucoup plus assoupie que sur les surfaces plus rapides. Tout cela concourt à faire passer un agréable après-midi lorsqu'on le peut, surtout lorsqu'il fait chaud.
C'est bien entendu un endroit où l'on se montre et les caméras se font régulièrement complices : Jean-Paul Belmondo est une figure récurrente de nos écrans lors des matchs : les maîtres du monde y font parfois leur apparition : Boris Eltsine et Bill Clinton s'y firent jadis applaudir. Il y a donc une part de folklore, mais je le trouve bon enfant. Comment dire du mal d'un tournoi qui semble nous susurrer : les beaux jours sont revenus ?
Et puis il y a les scènes mythiques : les facéties d'un Nastase, la froideur glaciale d'un Borg, la victoire à l'arraché de Noah, les coups de colère de John McEnroe et son service aux gestes insensés, le son très sec d'Evgueni Kafelnikov (celui d'un gunshot qui lui donna son surnom de Kalachnikov), le parler "vache espagnole" de Jim Courier, l'élégance de Chris Evert-Lloyd ou de Steffi Graf, l'impassibilité d'un Lendl ou la gueule d'ange d'un Wilander ou d'un "Guga". Quoi qu'on dise ou qu'on critique, parfois avec raison, le Tournoi de Roland-Garros fait partie de notre inconscient collectif.

2 Comments:

At 5/27/2005 12:56 AM, Anonymous Anonyme said...

Rolland m'a justement coupé les ailes cette année : à cause de lui je n'ai pu voir mes amis d'Autriche qu'une soirée !!! Moi qui ai fait ce périple pour les revoir !!! Sont venus pour lui c'est toujours un moyen de se réconcilier avec le sport !!!
Inconscient collectif ? Oui, sans doute, mais mes souvenirs sont plus liés au Tour de France pour tout dire...Et de balle de tennis, je n'aime regarder que celle avec laquelle "Pépette" me fait tourner en bourrique !!! lol... Chacun son truc !!! En tout cas, remarquable texte une fois de plus ;o)

 
At 5/27/2005 12:58 AM, Anonymous Anonyme said...

désolée il s'agit bien de RoLand... à propos d'Icare je lui coupe un L !!! Même pas fait exprès : j'avais une collègue qui portait ce patronyme avec deux L !!!
et tiens : deux de plus : LoL !!!

 

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