22.3.06

Un denier du culte volontairement désigné


En Allemagne, les églises prennent souvent en charge des missions que l'Etat n'assume pas, notamment dans le domaine social et éducatif, et sont donc autorisées à prélever un impôt pour financer leurs activités. Elles gèrent par exemple des hôpitaux, des foyers pour handicapés, des maisons de retraite, des crèches et des jardins d'enfants, ainsi que des centres assurant les consultations obligatoires préalables aux interruptions volontaires de grossesse.

Cet impôt peut poser problème pour des questions de foi, comme le montre l’histoire suivante. Une Allemande protestante de 68 ans ayant autrefois épousé un catholique, a obtenu devant un tribunal administratif que l'Eglise catholique lui restitue 1.300 euros de denier du culte qu'elle avait dû verser au titre de l' « impôt d'Église ».

La sexagénaire, baptisée et élevée dans la foi protestante, avait versé pendant des années sa taxe religieuse à l'Eglise catholique pour faire plaisir à sa belle-famille, qui avait exigé au début des années 1970 qu'elle épouse son mari catholique devant un prêtre de cette Eglise et que ses enfants soient également baptisés catholiques. Mais, en 1994, après avoir divorcé, elle a voulu que son impôt religieux, directement prélevé de son salaire par l'Etat allemand au profit d'une confession religieuse, soit désormais attribué à l'Eglise luthérienne. Sur les recommandations de son conseiller fiscal, elle a également demandé à l'Eglise catholique de lui restituer l'impôt versé au titre de l'année 1993.

Eh bien cela a duré longtemps ! Après des années de procédure, le conflit a enfin été tranché hier par le tribunal administratif d'Osnabrück qui s'est longuement interrogé pour ce faire sur l'appartenance religieuse de la contribuable, en se demandant notamment si, oui ou non, elle s'était convertie au catholicisme tout au long de ces années. Après enquête (!), le conseiller juridique de l'évêché d'Osnabrück n'ayant pas pu produire de document attestant de manière irréfutable que la contribuable s'était ouverte auprès d'un prêtre de sa volonté de se convertir, le tribunal a donné raison à la requérante.

Plus de dix ans après - le temps prend parfois son temps en religion ! Où l’on voit que les églises ne sont pas toujours détachées des contingences matérielles...

Source : AFP, 22 mars 2006

1 Comments:

At 3/22/2006 1:16 PM, Anonymous Anonyme said...

Pas croyable!!! Ca me plaira ça, que l'Eglise me pique des sous sans mon concentement, comme si l'Etat n'en prenait pas suffisament sans que j'ai le droit de rien dire.

 

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