21.3.06

Une histoire de robinets


Mark McGowan a encore frappé ! Je vous avais autrefois conté les exploits de ce britannique de 37 ans pour trouver l’âme sœur (voir post du 29 décembre dernier). Le voilà maintenant qui se pique d’art mais, comme de bien entendu, l’homme aimant la provocation, il s'est attiré certaines foudres et doit désormais renoncer à son projet.

Dans la lignée d’un art conceptuel ici un peu puéril, notre artiste avait envisagé une œuvre consistant en six robinets d'eau coulant de façon ininterrompue pendant un an dans différents endroits de Londres, afin de « tendre un miroir » à la société et de mettre en lumière les millions de litres d'eau gaspillés chaque année par le grand public mais aussi l'industrie. Ce genre de démarche est très à la mode en ce moment. Une sorte de manière de guérir le mal par le mal. Personnellement, cela a toujours attiré ma méfiance : faire une chose que l’on dénonce m’a toujours paru assez sophistique. Suivant ce mécanisme, on pourrait inonder les rues de détritus pour dénoncer les excès de déchets de notre société moderne ou - allons jusqu’au bout du raisonnement - tuer quelqu’un pour dénoncer la violence.

Bref, notre héros a dû plier hier devant les menaces de certains défenseurs de l'environnement sur son site internet, un défenseur de l'environnement menaçant même de « le tuer ». « Si la compagnie des eaux ne t'attrape pas, c'est nous qui allons venir et te chopper », l'avait prévenu un autre courriel.

Il faut dire qu’il y a de quoi s’énerver un peu : pour cette « œuvre d'art », M. McGowan entendait gaspiller - il n’y a pas d’autre mot - 100 millions de litres d'eau ! Une expérience similaire avait déjà eu lieu en 2005 dans une moindre ampleur : M. McGowan avait alors laissé ouvert un robinet d'eau pendant un mois, dans une galerie d'art de la capitale britannique, le temps de laisser 800.000 litres d'eau partir dans les égoûts. Déjà, à l’époque, cette tentative devait initialement durer un an, mais l'artiste avait reculé devant la menace d'action en justice intentée par Thames Water, une des principales compagnies des eaux britanniques.

On ne pourra pas s’écrier comme Mac-Mahon « Que d’eau, que d’eau » (devant le spectacle de graves inondations à Toulouse en 1875) mais au moins la nature sera sauve.

Source : AFP, 20 mars 2006

2 Comments:

At 3/21/2006 1:16 PM, Anonymous Anonyme said...

l'ART devient un prétexte au n'importe quoi... Pour moi l'Art est avant tout une création ; dans ce cas précis je ne vois pas où est la création de plus, si c'est pour dénoncer l'abus de consommation d'eau il aurait du créer un principe original de récupération afin de MONTRER l'abus en question là l'Art aurait pu avoir sa place... m'enfin après tout qui suis-je pour me permettre de définir l'Art ??? bon ok ok ok

 
At 3/22/2006 10:29 AM, Anonymous Anonyme said...

oui, tout à fait d'accord avec toi : pourquoi pas les poubelles exposées dans les rues pour montrer le gaspillage !! heureusement que son projet n'a pas abouti !! les hommes sont fous par moments ! il y a tant de pays qui manquent d'eau ...!
on fait attention à couper l'eau sous la douche pour se savonner pendant que lui gaspillerait des millions de litres d'eau ? n'importe quoi ! il y a d'autres moyens pour sensibiliser l'opinion !!! Il aurait mieux fait d'inventer le compteur d'eau qui se coupe au bout d'un certain temps, calculé au nombre de personnes habitant un appart ou une maison !! là au moins, pas de gaspillage !!!
merci pour cet article ! projet qui tombe à l'eau pour cet illuminé !

 

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