28.9.05

Le Parfum de la dame en noir


Je suis allé hier voir le film Le parfum de la dame en noir. Deuxième volet des Rouletabille version frères Podalydès, il tient toutes ses promesses. Je dirais même qu’à mon goût il est supérieur au premier.

Ce premier, vous vous en souvenez, c’était Le Mystère de la chambre jaune, avec des personnages tous plus hauts en couleur les uns que les autres, un Larsan énigmatique en la personne de Pierre Arditi, une Mathilde Stangerson jouée par Sabine Azema un peu perdue entre un père qu’elle vénère (Michael Lonsdale) et son falot de fiancé (Olivier Gourmet), un juge (Claude Rich) plus intéressé à faire traîner les choses qu’à enquêter vraiment afin de pouvoir continuer à savourer la bonne table du château, des concierges dont le mari jaloux ne peut que constater les errements sentimentaux de sa femme, et Rouletabille et son fidèle Sainclair, le premier perspicace comme Tintin avec lequel il a beaucoup de similitudes grâce au jeu de Denis Podalydès, le second gaffeur comme pas possible et sujet aux meilleures scènes comiques.

Hé bien, on retrouve ici l’intégralité de ces personnages attachants. Après les événements du précédent film, tous se sont réfugiés dans les environs de Port-Cros pour oublier. Mathilde vient d’épouser Robert (scène d’ouverture d’anthologie sur le mariage ! Du style : le prêtre présente les alliances et lance aux futurs époux : « servez-vous ! »), Larsan n’est pas réapparu pour s’opposer à ce mariage. Les journaux le disent d’ailleurs mort après un tour de music-hall raté. Tout va donc pour le mieux. Et pourtant, son ombre va planer de jour en jour avec toujours plus d’insistance sur le château de la nièce (Zabou Breitman, nouveau personnage, épatante) du père Jacques (ici appelé « Le vieux Bob ») où cette société en miniature cherche à passer quelques jours paisibles. D’où des rapports qui vont parfois s’envenimer entre les êtres, chacun soupçonnant l’autre d’être complice de Larsan ou, pourquoi pas, Larsan lui-même, tant on sait qu’il est capable de se déguiser à la perfection. Les lunettes de soleil s’accumulent sur les nez, ainsi que les barbes masculines. Tout se cache...

L’ambiance est donc beaucoup plus grave que dans le premier film. Et pourtant, j’ai ri du début à la fin, tant les jeux de mots et les scènes de comique de situation foisonnent. C’est un pur bonheur. Ajoutons que l’ambiance Tintin est encore accentuée par rapport au premier film (le réalisateur Bruno Podalydès, qui joue ici le médecin qu’on ne faisait qu’entrevoir dans le premier film, possède un portrait d’ancêtre identique à celui du capitaine Haddock dans Le secret de la Licorne !).

Je vous conseille donc d’aller voir ce film. Vous en tirerez plus de saveur si vous connaissez le premier mais il est regardable sans cela. Par contre, je ne puis vous certifier qu’il vous plaira. Ma sœur a trouvé l’intrigue très (trop) compliquée, mon beau-frère a estimé que les acteurs en faisaient un peu trop. Ces deux remarques sont vraies : l’intrigue passe ici par les rapports humains très complexes entre les personnages (d’ailleurs : révélation incroyable du film sur la famille de Rouletabille !) et les scènes comiques sont parfois surréalistes (ex : une crêpe lancée qui ne retombe que bien des secondes après). Mais tout ceci, à mon avis, passe très bien, car ce film veut retrouver l’ambiance des dessins animés. Les critiques officielles sont d’ailleurs assez tranchées : on entre dans le film ou l’on n’y entre pas.

Avis aux amateurs ! Et si vous allez voir ce film, donnez-moi ensuite vos impressions !