21.10.05

Canardages 19 octobre 2005

Désolé, je n’a pas dessin humoristique à vous donner, le site du Canard ne fournit encore que le numéro de la semaine dernière !

Pour cette nouvelle revue de presse, tout d’abord un télescopage de une. Vous savez que le journal Le Parisien se décline sous un autre titre, Aujourd’hui en France dont il est l’émanation. Le Canard enchaîné relève avec humour la différence de une le lundi 17 octobre à propos du match OM-PSG (que ceux qui ne connaissent pas ces deux sigles passent au paragraphe suivant). Titre à la une d’Aujourd’hui en France : « L’OM, enfin ! » (cela faisait plusieurs années que l’OM ne gagnait plus contre le PSG ; cette fois-ci : 1-0). Mais un parisien n’aurait pu supporter cela. On pouvait donc lire en première page du Parisien : « Dommage ».
Et ce n’est pas tout. À l’intérieur des journaux, mêmes différences, et pourtant avec le même envoyé spécial ! Dans le Parisien, ce dernier revient largement sur l’histoire de l’ammoniaque versée dans les vestiaires du PSG ayant indisposé les joueurs avant la rencontre. Titre : « La sulfureuse affaire de l'ammoniaque ». Jérôme Alonzo, gardien du PSG, s’écrie : « c’est dégueulasse ! ». Dans Aujourd’hui en France, par contre, aucune allusion. L’affaire de l’ammoniaque est tout de même évoquée mais n’est plus sulfureuse, le journal ajoutant que les braves employés marseillais ont tenté d’aérer la pièce et mentionnant cet avis de José Anigo (directeur sportif de l’OM) : « qu’ils aillent se faire en... ! ». Du joli ! Voilà un journal d’opinionS.

Pour le 60e anniversaire de l’ENA, le Canard rappelle avec Le Monde quelques hauts faits susceptibles de donner à la maison une autre image que celle de fabricante de crâne d’œufs :
- Philippe Raichlen, première promotion de l’école, major à l’entrée, major à la sortie, se fit sauter à la grenade dans le bois de Verrières parce qu’il n’était arrivé que deuxième dans le corps des contrôleurs des Finances ;
- Un autre énarque dont on tait le nom, ambassadeur « en disgrâce », ulcéré d’avoir été rabroué par Giscard, abattit femme et enfants à la seule vue du président à la télévision, avant de se rendre à un copain de promotion, le préfet du département, qui le fit conduire à la santé.
Il n’y a pas à dire, l’ENA, c’est « la maison qui rend fou » !

Nos élus ont, je trouve, assez souvent la métaphore égrillarde et je le regrette. Le Canard en fournit deux preuves cette semaine.
D’abord, au sénat. Grands éclats de voix ce 11 octobre à l’ouverture de la séance. Devant un petit groupe d’élus, le président, Christian Poncelet, tonne contre les allusions de plus en plus fréquentes de la presse sur son âge (77 ans). Il révèle qu’il a été champions de boxe à 22 ans et a menacé de « casser la gueule » à « ces voyous » qui répandent des rumeurs. « On dit que je suis vieillissant. J’aime autant que ce ne soit pas une femme qui le dise, parce que je lui montrerais si je suis vieillissant ! » Le Canard ajoute : « Coïncidence troublante : le lendemain 12 octobre, le toujours jeune Poncelet recevait au petit déjeuner Louis Couillard — ça ne s’invente pas —, président de Pfizer France, le labo qui fabrique le Viagra. Ça ne s’invent pas (bis). »
Enfin, au petit déjeuner des « hollandais » (partisans de François Hollande), réunissant le 12 octobre la garde rapprochée du premier secrétaire du PS. La réunion vire rapidement à l’empoignade (comme d’habitude en ce moment). Julien Dray finit par lance : « Moi, je fais de la politique ! J’en ai assez de ces histoires de cons ! » Clotilde Valter, ex-conseillère de Jospin à Matignon sur les affaires étrangères, s’écrie : « Julien, tu exagères, je te trouve dur... » Dray : « Oui, je suis dur, je suis connu pour être dur, je peux être très dur ! » Sourires autour de la table et Hollande : « Ne te vante pas, Julien ! » Comme le dit le Canard : « Qui a dit qu’on ne se marrait plus au PS ? »

Hervé Gaymard, non content de rejoindre les finances après avoir été évincé de son ministère pour appartement non-exigu, voulait devenir critique littéraire ! Il en avait fait la proposition au Figaro littéraire ! Las, Angelo Rinaldi, patron du supplément, décrocha son téléphone dès la nomination de Gaymard apprise pour lui dire : « Ce n’est pas parce qu’on aime un livre qu’on en parle bien ». Résultat : Après ue chronique passée le 13 octobre, Gaymard va pouvoir ranger son stylo. Dommage pour certains journaliste du Figaro qui se répandaient déjà en plaisanteries faciles du genre : « Sa chronique, combien de mètre carrés ? ».

Finalement, et peut-être suite auc révélations du Canard (voir « Canardages » précédent), Borloo a refusé que Jean-Pierre Beysson, délégué interministériel au logement, aille installer son QG rue de Boissière dans le XVIe. Il ira dans le XVe, rue Lecourbe. « Une provocation ! » s’était écrié Borloo en apprenant les désris de son inférieur hiérarchique.

Nicolas Sarkozy s’explique dans le Figaro magazine (16 octobre) sur sa détermination : « Je dois gagner, non parce que je le veux, mais parce qu’il le faut ». Ça promet...

Un ministre avait affirmé en décembre 2003 : « Soit on vend tout de suite les sociétés d’autoroutes, et cela fera du bien immédiatement, mais au risuqe de le regretter pendant dix ans ; soit on ne les vend pas, et on engrange alors pour le compte de l’Etat de dividendes qui permettent de réaliser des infrastructures, notamment les transports alternatifs, pendant, dix, vngt ou trente ans ». C’était... Gilles de Robien, qui ne dit plus mot aujourd’hui. La démonstration est pourtant toujours valable. Et le Canard révèle dans le numéro de cette semaine que l’Etat brade les autoroutes. Pour le profit de qui... ? Le problème est que la gauche est mal à l’aise : le gouvernement Jospin avait vendu une partie du capital des Autoroutes du Sud de la France (ASF) sans même en référer au parlement.

Plus amusant : une caserne de pompiers de La Grande Motte servait au tournage de films pornos ! Quatre homme en uniforme, cachés par leur casque, « jouaient à la bête à deux dos » avec une beauté dévêtue. Un responsable de la caserne avoue : « Nous cherchons encore à savoir si ce tournage a eu lieu pendant les heures de garde ou bien par des pompiers sur leur temps de repos » (Le Monde, 18 octobre). Le Canard : « Dans tous les cas, le nouveau calendreir des soldats du feu-au-cul est très attendu, avec gros plans sur La Grande Motte. »

Christian Karembeu prend sa retraite à 37 ans. Il explique son choix au Parisien (17 octobre) : « Après dix-sept ans de sacrifices, je veux désormais pouvoir faire du roller, du ski, de la moto, monter à cheval ». Le Canard : « C’est le rêve : après le football, faire du sport ! »

Vous avez tous dû voir les embrassades interminables de Schröder et de Chirac lors du dîner que ce dernier avait donné en l’honneur du départ du premier. Depuis plusieurs années, d’ailleurs, ce ne sont que grands gestes et sourires super forcés. Dans Libération, on apprend que Schröder a plaisanté : « Ne soyons pas trop sentimentaux, sinon il faudra sortir nos mouchoirs. » Le Canard : « Dire que c’est une femme qui les sépare ! »

L’acteur André Pousse est mort à 85 ans le 9 septembre. Cela ne l’empêche pas, nous dit le Canard, de faire une pub du tonnerre dans le numéro d’octobre de Pleine Vie pour la papaye fermentée « qui est censée prolonger la vie et qui a déjà tué Jean-Paul II ! » (dixit le Canard), avec des photos de lui à vélo ou entrain de tondre la pelouse. Il témoigne d’ailleurs gaiement d’outre-tombe : « Je me sentais vraiment fatigué depuis quelques mois. J’avais le moral en baisse et j’avais arrêté le vélo, ce qui pour moi est vraiment mauvais signe... En quelques semaines, j’ai retrouvé un moral d’acier, un tonus inouï ! » Comme le dit le Canard : « Une forme éblouissante, à réveiller les morts ! ». Conclusion de Pousse dans sa pub : « Je peux dire aujourd’hui que la papaye fermentée a fait énormément pour ma santé. C’est un produit formidable. » Le Canard : « De deux choses l’une, soit André Pousse est mort d’une overdose de papaye fermentée... soit, au contraire, ce produit miracle cher au professeur Luc Montagnier l’a ressuscité ! »

2 Comments:

At 10/21/2005 8:46 PM, Anonymous Anonyme said...

Pour le parisien et aujourd'hui en France, je savais pas.
En se qui concerne l'ENA; on s'en serait douté = ça rend fou. Nicolas il est énarque lui aussi???
lol.
Merci beaucoup pour ton revue même s'il n'y a pas d'image, j'adore tes écrits.
Bisous et bon week-end

 
At 12/06/2015 11:12 PM, Anonymous canac said...

Je souhaite m'insurger contre cette rumeur, que Philippe Raichlen se serait suicidé car il n'était arrivé "que " second au concours de sortie de l'Inspection des Finances en 1949.
En effet, nous venons de découvrir, explorer, transcrire et mettre en ligne tous ses écrits qui ont été retrouvés.
Il avait participé à des combats très durs en 1944-45 dans les Vosges et en Alsace, en tant que parachutiste du 1° RCP.
Comme beaucoup de soldats de ces unités d'élite, les traumatismes de guerre, le "Syndrome de Stress Post-Traumatique", dirions nous aujourd'hui, ont été plus forts que son courage pour affronter une vie bureaucratique en temps de paix.
vous trouverez tous ses récits sur le site :
https://philipperaichlen.wordpress.com

 

Enregistrer un commentaire

<< Home