La musique victime du terrorisme !
Depuis les mesures de sécurité imposées en août dans les aéroports britanniques, les musiciens sont contraints de mettre en soute des instruments à la valeur souvent inestimable. Ces problèmes finissent par mettre en danger la place musicale de Londres.
Depuis le complot terroriste présumé du 10 août, des mesures d'une rare sévérité ont en effet été mises en place dans les aéroports de Grande-Bretagne. Un seul bagage à main est autorisé en cabine, dont la taille ne peut excéder celle d'une sacoche d'ordinateur. Elles découragent nombre de musiciens de renom de se rendre à Londres, ce qui risque de voir sa réputation de haut lieu de la musique remise en cause.
Le chef d'orchestre Mark Elder s'est plaint samedi lors d'un concert organisé au Royal Albert Hall de Londres : « L'un des aspects de la situation qui nous affecte vraiment est l'énorme difficulté que tant de musiciens ont en ce moment à voyager par avion vers et depuis » la Grande-Bretagne. « Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que le temps est venu de mettre un terme à cette injustice. Autrement, il me semble que nous devrions tous attendre avec impatience les concertos pour ordinateurs portables et orchestre l'an prochain », a-t-il plaisanté, phrase révélatrice d'un malaise croissant chez les musiciens qui voyagent par avion en Grande-Bretagne.
Sept grands noms de la musique en Grande-Bretagne, parmi lesquels le chef d'orchestre du London Symphony Orchestra, Sir Colin Davis, et les violoncellistes Julian Lloyd Webber et Ralph Kirshbaum, ont écrit dans le Times : « Il est à présent effectivement impossible pour les musiciens de voyager par avion, puisqu'il n'est pas question par exemple que des violons ou violoncelles du XVIIIe siècle qui n'ont pas de prix puissent voyager sans leur faire prendre des risques inacceptables dans la soute d'un avion ». Car ces mesures excluent selon eux de prendre en cabine « les violons, les altos et les violoncelles, ainsi que la majorité des instruments à vent et des cuivres. »
« Lorsque vous avez un instrument, comme moi, qui a été fabriqué en 1729 et vaut plus de 3 millions de livres (4,4 millions d'euros), vous avez évidemment une responsabilité, mais [ces instruments] sont aussi notre voix », a précisé Ralph Kirshbaum à la BBC. À propos de Londres, les signataires de la lettre ont prévenu : « Cette position enviable est à présent sérieusement menacée par les nouvelles règles draconiennes qui interdisent de prendre à bord des appareils tout article dépassant les dimensions d'un bagage à main ».
Nombre de compagnies artistiques étrangères tentent désormais de se rendre à Londres par tout autre moyen que l'avion. Le violoniste russe Maxim Vengerov a choisi le train. Le Bolchoï, qui se trouvait à Londres lorsque les mesures ont été instaurées, a préféré l'Eurostar Londres-Paris pour ne pas enregistrer en soute ses instruments.
Mais les grands orchestres ne sont pas les seuls concernés. Selon le porte-parole du plus vieux collège écossais d'enseignement de la cornemuse, le tourisme est également frappé, car ces mesures découragent les joueurs de cornemuse des Etats-Unis et du Canada de se rendre au Royaume-Uni.
Le syndicat des musiciens a annoncé dimanche qu'il allait saisir le parlement de Westminster afin de « dispenser les musiciens pour leur permettre de prendre leurs instruments en cabine sur tous les vols. »
Conscient du problème, le ministre des Transports Douglas Alexander a indiqué dimanche sur Sky News que le gouvernement étudiait les moyens de réduire les limitations sur la taille des bagages en cabine.
Rien de tel qu’un bon hélicon pour mettre de l’ambiance en cabine ! De la musique explosive, naturellement !
Source : AFP, 10 septembre 2006
1 Comments:
Malheureusement, venir des USA en train, c'est pas encore possible :o) et en bateau, c'est un long voyage.... les States vont devenir une île perdue où il va devenir difficile d'aller et de sortir.
Bonne soirée et gros bisous.
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