Un dirigeable extra-terrestre très... bronzé !
Vous ne comprenez rien au titre ? Regardez d’abord la photo. Le joli engin que vous voyez sur le côté n’est pas une soucoupe volante. Il s’agit peut-être du dirigeable du futur, une lentille volante gonflée à l'hélium.
Cette « carène pseudo-ellipsoïdale », qui est en réalité une grosse lentille de toile blanche de 21 m de diamètre pour 1.275 m3, dont 900 d'hélium, est équipée de cinq moteurs lui permettant des translations latérales et verticales, et d'un poste de pilotage pouvant accueillir deux passagers.
Quarante ans de passion pour les dirigeables ont conduit Pierre Balaskovic, très actif retraité du CNRS de 73 ans, ancien chercheur en astronomie et biologie moléculaire et actuellement conseiller auprès de l'Union européenne, à concevoir Alizé, cet aéronef en forme de lentille, censé parvenir à concurrencer avions, hélicoptères ou satellites. Ce « dirigeable lenticulaire à décollage et atterrissage vertical », a été dévoilé sur la base de l'école de gendarmerie de Rochefort en Charente-Maritime en présence de la sœur du concepteur et marraine du projet, Josiane Balasko. Rendu possible grâce « à des vieux copains et des bénévoles », d'un coût de 600.000 €, ce projet financé par un mécène privé a pris deux ans à son concepteur, dont la fixation sur les dirigeables remonte à loin : lors d'un colloque international « en 1969, j'avais déjà présenté l'idée d'un ballon stratosphérique dédié à l'observation astronomique », se souvient-il. Un précédent prototype avait été détruit dans les années 1970 par une tempête de neige.
Même si cette machine est très impressionnante, elle n'en demeure pas moins un simple « démonstrateur » (plutôt qu'un prototype) car, si Pierre Balaskovic et son équipe parviennent à démontrer la maniabilité d'Alizé, l'objectif est de concevoir un appareil au diamètre deux fois supérieur, capable de soulever des charges de plusieurs tonnes. Son inventeur est plein d’espoir : « Une fois maîtrisé le pilotage », ce ballon serait amené « à transporter des charges de point à point », notamment des cargaisons « hors-gabarit comme les ailes de l'A380 », pour un coût inférieur à ceux d'un avion ou d'un hélicoptère, mais aussi à « opérer des missions de surveillance à la place de satellites » ou à servir de « relais de communication ».
Encore au stade d'essai, avec moins de 3 heures de vol au compteur, cet objet volant immatriculé «Whisky 17 Oscar Delta (W17OD)», atteindra l'altitude maximum de 2.000 m, pour une vitesse espérée de «65 km/h avec un bon vent arrière», détaille en souriant son concepteur. « L'objectif est d'atteindre une manœuvrabilité similaire à celle d'un hélicoptère », explique Didier Esteyne, cheveux en brosse et vêtu de sa combinaison de pilote, qui a eu entre les mains à peu près tout ce qui peut voler.
Les premiers essais en vol, menés cette semaine, « ont été agréables », raconte le pilote. « Les réflexes viennent rapidement, même si on a tout à apprendre », ajoute-t-il, reconnaissant toutefois que pour l'heure, « la machine n'est pas encore performante ». C’est ce que le public a pu vérifier, lors de la présentation d'un petit film montrant ces essais : face au roulis de l'engin, Josiane Balasko, bien que « fière de son frère » et de « ses idées de fou », a décliné tout éventuel baptême à bord : « je suis courageuse, mais pas téméraire ».
Avec Balasko dans le projet, il y a de quoi peut-être tourner, à l’instar de la série des Gendarmes, un « Bronzés et les extra-terrestres » !
Source : AFP, 9 septembre 2006
1 Comments:
C'est un chouette projet, il a de la chance.
Bon week-end et bisous.
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