Enigma (3)
Aujourd'hui, un message codé historique, qui devrait plaire à notre voisine de blog angliciste.
Sir John Trevanion, partisan du roi Charles 1er, fut arrêté et fait prisonnier par les soldats de Cromwell. Il fut incarcéré dans le château de Colchester (nord-est de Londres). Alors qu'il attendait sa sentence de mort, il reçut la lettre suivante :
« Worthie Sir John :— Hope, that is ye beste comfort of ye afflicted, cannot much, I fear me, help you now. That I would say to you, is this only : if ever I may be able to requite that I do owe you, stand not upon asking me, 'tis not much that I can do : but what I can do, bee ye verie sure I while. I knowe that, I dethe comes, if ordinary men fear it, it frights not you, accounting it for a hign honour, to have such a rewarde of your loyalty. Pray yet that you may be spared this sœ bitter, cup. I fear not that you will grudge any sufferings ; only if bie submission you can turn them away, 'tis the part of a wise man.Tell me, an if you can, to do for you anything that you wolde have done. The general goes back on Wenesday. Restinge your servant to command. — R.T. »
C'est-à-dire :
« Preux Sir John, : — L'espoir, qui est le meilleur soutien des êtres dans l'affliction, ne peut plus guère, je le crains, vous être d'un grand secours à présent. Il est une chose cependant que j'aimerais vous dire : s'il existait jamais la possibilité de m'acquitter envers vous de tout ce dont je vous suis redevable, n'hésitez pas à faire appel à moi. Je ne puis faire grand-chose, mais soyez bien certain que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. Si l'heure de notre mort vient à sonner je sais que, contrairement aux autres hommes, vous l'envisagerez sans effroi et l'accueillerez comme un honneur rendu à votre loyauté. Priez à présent que cette coupe amère s'éloigne de vos lèvre. Je sais parfaitement bien que vous ne craignez nullement les souffrances, mais si elles peuvent vous être épargnées par une attitude soumise, ce serait faire acte de sagesse. Dites-moi s'il est une chose que je puisse faire pour vous, et je le ferai. Le général revient mercredi. Je suis, toujours à vos ordres, votre fidèle serviteur. — R.T. »
Cette lettre n'est pas qu'une longue déclaration émouvante. Elle comporte aussi un message secret. Bien sûr, Sir John connaissait la clef permettant de le lire : ne prendre que la troisième lettre suivant les signes de ponctuation.
Sir John demanda l'autorisation d'aller se recueillir dans la chapelle du château et... il disparut ! Le message disait en effet : "Panel at east end of chapel slides" (le panneau à l'extrêmité est de la chapelle coulisse).
Jolie histoire, non ?
Source : Casus belli, H.S. n° 12, juillet 1994.
1 Comments:
l'angliciste te salue ;o)
oui c'est chouette comme histoire !
Enregistrer un commentaire
<< Home