16.6.05

Giulini



Le grand chef d'orchestre Carlo Maria Giulini vient de nous quitter à l'âge de 91 ans. Il faisait partie des chefs de légende du XXe siècle, en compagnie d'Herbert von Karajan ou de Leonard Bernstein.

Il était né le 9 mai 1914 à Barletta en Italie du sud. La seconde guerre mondiale avait retardé ses ambitions : entré dans la résistance, il avait dû se terrer dix mois dans un souterrain sans voir la lumière. Ce n'est donc qu'autour de la quarantaine qu'il commença à acquérir une notoriété internationale.

Italien, c'est d'abord l'opéra de ce pays qu'il a porté. Rossini et Verdi n'avaient plus de secret pour lui. Pourtant, des enregistrements de bien d'autres répertoire sont devenus au fil du temps des références. Son Don Giovanni (Mozart), après presque cinquante ans de bons et loyaux services, reste toujours une des interprétations de référence de l'œuvre.

Je vous propose sa version de deux œuvres magistrales réunies dans un seul boîtier : la 9e Symphonie de Gustav Mahler et la 8e Symphonie de Franz Schubert ("L'inachevée"), avec l'Orchestre Symphonique de Chicago.
La première œuvre est la dernière symphonie de Mahler (il est amusant de constater combien le chiffre 9 a marqué les compositeurs de symphonie au XIXe siècle), créée un an après la mort du compositeur, en 1912. Elle est un monde à soi toute seule, et représente la fin d'un monde, celui du XIXe siècle. Très austère et étrange à la première audition (elle dure une heure et demie ! Premier mouvement : plus d'une demi-heure ! Tant et si bien qu'elle déborde sur le deuxième CD). Puis elle vous hante et vous n'avez qu'une idée : en approfondir toujours plus votre écoute. Elle contient tous les sentiments, de la joie au désespoir, de la plus grande douceur à la plus grande causticité. A écouter sur une chaîne de qualité ("Un des plus beaux disques de l'histoire" affirmait la revue Diapason lors de la sortie de l'enregistrement en 1977) !
Composée un siècle plus tôt, la Symphonie n° 8 de Schubert est plus populaire. On la surnomme "inachevée" car elle ne comporte que deux mouvements (rappelons que le modèle habituel d'une symphonie, œuvre pour orchestre symphonique, est en quatre mouvements - clin d'œil à Hélène qui me demande une remise à niveau musicale), mais on n'est pas certain que Schubert en ait prévu d'autres : les deux mouvements s'équilibrent en fait très bien. Entraînante, avec des thèmes reconnaissables, sans oublier une petite touche de fantastique, c'est une œuvre très agréable à écouter.


N. B. Pour les personnes de la région nantaise, l'Orchestre National des Pays de la Loire met au programme la 9e de Mahler pour un de ses premiers concerts de la saison prochaine :

Vendredi 21 octobre 20 h 30
Jeudi 27 octobre 20 h 30
Cité des Congrès-NANTES
Isaac Karabtchevsky - Direction

C'est une expérience à vivre...

Deutsche Grammophon, collection "The Originals" ; 2 CD (dans le même boîtier)

2 Comments:

At 6/16/2005 8:01 PM, Anonymous Anonyme said...

Interessant de te connaitre, cette nouvelle, je ne l'ai pas entendu aux infos... peut être un manque d'attention de ma part.
Merci de ton savoir

 
At 6/17/2005 8:03 AM, Blogger Rêverie musicale said...

Hé oui, c'est vrai qu'on n'a évoqué le sujet qu'en quelques phrases (surtout pas en passant de la musique !). C'est ainsi, même les plus grands artistes de leur époque ne sont pas toujours considérés. Cela ne fait peut-être pas assez sérieux ?

 

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