Allez la comète ! (jeu de mots vaseux)
Comme je suis pris dans un maelström par des organisations d'examens particulièrement délicates, je vous propose pour aujourd'hui, après pas mal de temps d'absence, de rêver un peu devant les poussières de comète qui nous sont arrivées ces jours-ci. L'article du Figaro de ce matin était à cet égard particulièrement bien écrit :
«Ce sont les grains de sable les plus chers du monde : le caviar de l'Histoire. Après sept ans de vagabondage, la sonde américaine Stardust en a ramené, dans un écrin, l'équivalent d'une mini-cuillère à café ; ou d'un dé à coudre. Enfin pas de quoi remplir le garde-manger.
Prélevés sur la comète Wild-2, un caillou glacé néanmoins proche du Soleil, ces deux ou trois mille grains, aussi minuscules que ces poussières qui viennent parfois se ficher dans l'œil, racontent la saga de l'univers. Ils témoignent de ce qui n'a pas changé.
C'est un peu comme si l'on avait retrouvé la poussière qui a donné naissance à l'homme ; enfin, à son jardin. Un morceau des archives de l'humanité.
Que va-t-on en faire ? Certainement pas des pâtés. Ce sable là vaut de l'or et on ne laissera pas les enfants jouer avec.
Il sera distribué par la Nasa, avec parcimonie, aux plus grands spécialistes de la planète. L'institut français d'astrophysique spatiale figure parmi ceux-ci. C'est assez normal, au vu de notre parcours, que nous ayons notre mot à dire : nous sommes là depuis longtemps.
Chaque laboratoire aura droit à un échantillon, d'une dizaine de pièces environ, dont la taille moyenne ne devrait pas excéder quelques microns, soit dix fois moins que l'épaisseur d'un cheveu. Il ne s'agira pas de les couper en quatre.
On les observera au microscope ; ils seront disséqués, analysés, photographiés. Tels les prisonniers de Guantanamo, on tentera par tous les moyens de les faire parler. Ils seront pressés afin de révéler les secrets du système solaire, de la matière, le rôle des comètes dans l'élaboration de tout ce fatras qui nous entoure.
L'air de rien, ces grains sont de folie.»
Bertrand de Saint-Vincent, "Le caviar de l'Histoire", Le Figaro, 17 janvier 2006, p. 42
2 Comments:
on se sent si petits à coté de cet univers mystérieux !! j'espère que les analyses révèleront qq chose de positif !! que l'homme connaitra son utilisation ! tout ce qui vient du ciel n'est pas forcément à proscrire !
Merci pour cet article ! il est passionnant ! tu nous tiens au courant quand tu connaitras l'aboutissement des analyses ?
bisous à toi
J'aime beaucoup tes articles, toukours de bonne qualité et super documenté.
L'univers est si grand, notre planète est si petite au milieu de tout ça!
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