5.4.06

Coglioni ! Pardon, c’est du Berlusconi dans le texte !


Ah ça vole haut le débat politique en Italie ! Vous me direz, en France, ce n’est guère mieux. Encore évite-ton pour l’instant les insultes, hormis souvent à l’extrême droite. Chez nos voisins transalpins, c’est autre chose, grâce au bateleur qu’ils ont élu à leur tête et qui, en délicatesse pour sa réélection dans le cadre des législatives, en fait beaucoup, comme à son habitude. Grâce à lui et à ses adversaires, « Salaud », « délinquant politique », « bouffon », « fou », « menteur », ont fait leur entrée dans la campagne électorale.

Après « l'idiot utile » adressé lundi soir au cours du débat télévisé à son adversaire Romano Prodi, dirigeant de centre gauche, qui venait de le comparer à un « ivrogne » (pas très malin non plus), Berlusconi est revenu à la charge mardi, assurant que les Italiens « ne sont pas suffisamment couillons pour voter contre leur propre intérêt ». Du coup, les italiens de gauches défilent avec des pancartes « nous sommes des couillons ». Petit historique de l’utilisation du terme ivrogne : Berlusconi a lancé avec furie « Respectez le chef du gouvernement ! » quand Romano Prodi l'a raillé en citant calmement le dramaturge britannique George-Bernard Shaw : « M. Berlusconi s'accroche aux chiffres comme les ivrognes s'accrochent à leur réverbère ». Quant à Antonio Di Pietro, un ancien procureur anti-corruption devenu député d'opposition, il a lancé : « Plutôt "couillons" que Berlusconi ! »

Ça dérape sec ! Début mars déjà, Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien et alliée de M. Berlusconi, affirmait à la télévision qu' « il vaut mieux être fasciste que pédé », propos repris quelques semaines plus tard par un autre membre de l'extrême droite, Roberto Fiore. Roberto Calderoli, ministre des Réformes à l'époque et haut dirigeant du mouvement populiste de la Ligue du Nord, fustigeait également en janvier « les prétentions absurdes de ces pédés » réclamant la reconnaissance des unions civiles.

Ce n’est malheureusement pas nouveau. Lors des précédentes législatives, en 2001, le leader de la Ligue du Nord Umberto Bossi avait fait scandale en traitant le chef du gouvernement sortant de gauche, Giuliano Amato, de « nain nazi ». Celui-ci l'avait pris avec beaucoup d'humour, affirmant « nazi, je veux bien, ça peut se discuter, mais nain, non, je suis plus grand que lui ».

Les railleries personnelles sont également devenues fréquentes. Silvio Berlusconi a ainsi traité Piero Fassino, secrétaire général du principal parti d'opposition, les Démocrates de gauche (DS), de «parrain pour les pompes funèbres» en raison de sa maigreur. Il ne manque également aucune occasion pour se gausser de l'apparence peu télégénique de Romano Prodi.

Celui-ci le lui a bien rendu en affirmant que «les seuls grands travaux réalisés par Berlusconi avaient été son lifting et ses implants» capillaires. Il lui a aussi suggéré de monter sur une chaise, car il aura peut-être ainsi «l'air plus imposant», une allusion à la petite taille du chef du gouvernement.

Chez nous, au moins, quand Dominique de Villepin traite les députés de « connards », il ne le fait pas devant les caméras !

Sources : AFP, 4 avril 2006 ; Associated Press, 5 avril 2006

1 Comments:

At 4/05/2006 5:31 PM, Anonymous Anonyme said...

Ca va être de plus en plus dangereux de vivre en Europe de l'ouest....

 

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