Lapsus politiques
C'est drôle comme en ce moment, les langues fourchent. La fatigue, sans doute...
Prenez Georges Bush. Remarquez, on a l'habitude, on ne compte plus les "busheries", sortes de raffarinades mais en moins drôle. Par exemple, il a déjà eu l'occasion d'estimer que "les êtres humains et les poissons peuvent coexister pacifiquement", a parlé des "Gréciens" à propos des Grecs, ou encore celle-ci : "Our enemies are innovative and resourceful, and so are we. They never stop thinking about new ways to harm our country and our people, and neither do we." (traduction de Libération : "Nos ennemis sont innovants et pleins de ressource, et nous aussi. Ils ne cessent jamais de réfléchir à de nouveaux moyens de faire du mal à notre pays et à notre peuple, et nous non plus"). Du vrai Gainsbourg.
Cette fois-ci, "deubeuliou" a confondu Saddam Hussein et Oussama ben Laden l'espace d'un instant lors d'une conférence de presse, un lapsus que ceux qui contestent la légitimité de la guerre et de l'occupation de l'Irak vont juger révélateur. Dans son esprit, l'image du diable est là, peu importe sa forme.
La langue du président américain a donc fourché lundi lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche alors qu'il justifiait sa décision très controversée d'autoriser des mises sur écoutes sans mandat de la justice au nom de la lutte contre le terrorisme et qu'il vilipendait ceux qui avaient révélé l'affaire au public. Là encore, un dossier qui commence à être chaud aux États-Unis. Et, contrairement à chez nous, les sénateurs républicains ne votent pas systématiquement pour le président de leur camp, ils conservent assez souvent leur libre arbitre, loin de nos "godillots" de députés. Il n'est pas sûr par exemple que les directives du Patriot act arrivant à terme fin décembre soient reconduites. Certains républicains s'y opposent en effet.
Bush entendait donc défendre l'absolue nécessité du secret sur certaines opérations de renseignement : "A la fin des années 1990", donc avant qu'Oussama ben Laden ne devienne véritablement l'ennemi public numéro un des Américains, "notre gouvernement suivait Oussama ben Laden parce qu'il se servait d'un certain type de téléphone", a dit Bush (cette information avait alors été publiée par la presse. "Et qu'est-ce qui s'est passé? Saddam...", a dit le président avant de se reprendre, "Oussama ben Laden a changé de comportement. Il a commencé à changer sa façon de communiquer".
Saddam/Oussama : même combat !
Et puis, un autre dont la langue est fourchue - pardon : fourche ! -, c'est Benjamin Netanyahu. L'ex-Premier ministre israélien, qui briguait la succession de Sharon à la tête du Likoud aux primaires de lundi (Sharon vient de quitter le Likoud pour former son propre parti plus moédéré) s'est rendu au Mur des Lamentations, haut lieu du judaïsme à Jérusalem, et s'y est recueilli en prévision de ce scrutin. "J'ai prié pour le bien de tous les citoyens d'Israël, y compris pour celui du Premier ministre auquel j'ai déjà adressé mes condoléances [Tanhoumaï, en hébreu]", a déclaré M. Netanyahu à la deuxième chaîne de télévision. Il s'est immédiatement repris et a déclaré: "je lui ai adressé, bien entendu, mes vœux [Ihoulaï, en hébreu] de prompt rétablissement".
Rappelons que le Premier ministre Ariel Sharon a été hospitalisé après une "légère attaque cérébrale" et qu'il vient de sortir de l'hôpital.
Encore deux êtres qui s'aiment...
Sources : AFP, 20 décembre
2 Comments:
Sacré Bush!.... mais il ne nous fait pas vraiment rire.
N.B. Contrairement à ce que l'on pouvait espérer, le Patriot act vient d'être reconduit pour six mois.
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