Rêvons de mots (suite)
Continuons notre parcours des pensées posthumes de Ryamond Devos.
À ceux qui me châtient parce qu’ils m’aiment bien, je préfère ceux qui me haïssent et me foutent la paix.
Quand j’ai débuté au cabaret, le public était surtout composé de gens aisés.
Je n’ai rien contre les riches mais... ils portent des gants.
Alors, quand ils vous applaudissent... c’est feutré !
Il m’arrive de temps en temps de m’écrier « Bon anniversaire ! » à la fin de la représentation, en partant du principe qu’au moins un spectateur est concerné. Pour qu’il ait le plaisir de se dire : « Tiens, aujourd’hui, c’est pour moi qu’il a joué ! ».
J’ai connu un boa... c’était un serpent long de six pieds... qui rampait de travers.
Alors, les autres serpents disaient, le voyant onduler :
- Le boa boit !
Cher Monsieur,
Je suis heureux de vous faire part de ma nouvelle découverte, le stylo à encre invisible.
Pour lire cette missive, il vous suffira de repasser la plume du stylo sur le tracé des lettres et celles-ci deviendront apparentes.
Votre dévoué
Lorsqu’un chêne sent le sapin, il sait que sa dernière heure est arrivée.
Quand on regarde la Vénus de Milo, on se dit que la sculpture manque de bras.
L’avare :
- S’ils m’aiment, c’est pour mon bien.
Extrait de : Raymond Devos, Rêvons de mots, Paris : Le Cherche midi, 2007.