28.2.06

À quel âge doit-on abandonner les petites roues de vélo ?


On sait maintenant tout : si George Bush a blessé un policier en tombant de vélo lors du sommet du G8 à Gleneagles en Ecosse le 6 juillet 2005, c’est qu’il avait lâché d'une main le guidon pour saluer les forces de l'ordre, selon le rapport de police publié par le journal écossais Scotland on Sunday !

Rappelons les faits : les policiers, dotés de protections antiémeutes, étaient postés à l'arrière de l'hôtel où avait lieu le sommet. Le rapport poursuit : « À environ 18H00, le président s'est approché à grande vitesse sur une bicyclette. La chaussée était mouillée. Comme le président dépassait l'embranchement à grande vitesse, il a levé le bras gauche du guidon pour saluer de la main les policiers en criant : "merci d'être venus, les gars !" », qui ajoute : « Ce faisant, il a perdu le contrôle de vélo, est tombé par terre et a heurté le policier à la jambe. Le policier est tombé par terre et a reçu un coup sur la tête. Le président a continué de glisser sur environ cinq mètres ».

George Bush n'avait alors souffert que d'égratignures et ensuite téléphoné au policier qui devait marcher avec des béquilles pour demander de ses nouvelles et lui présenter ses excuses. Comme d’habitude, il essaya de s’en sortir par un humour dont il a le secret : « je devrais faire des choses plus en rapport avec mon âge » (il a 59 ans).

Ce n'était d’ailleurs pas le premier accident de bicyclette de George W. Bush : il était déjà passé par dessus son guidon lors d'une randonnée dans son ranch de Crawford (Texas) en mai 2004 s'écorchant le nez et le menton. Ajoutons à cela qu’il avait failli s’étouffer avec des Bretzels et que Dick Cheney, vice-président tout de même, vient de confondre à la chasse une caille et l’un de ses amis qu’il vient d’envoyer à l’hosto, et l’on voit que l’Amérique est gouvernée par des gens compétents et responsables...

Source : AFP, 27 février 2006

24.2.06

Géraaaaaaaaard ! J’ai quelque chose à te dire !


Je vous avais parlé des framboises d’or, trophée du genre « Oscar à l’envers ». J’avais proposé éventuellement les « mûres » d’or pour renvoyer une image en miroir des César, sans savoir que le projet était déjà en cours. Hier soir - soit deux jours avant la cérémonie des César -, au Baron, célèbre discothèque parisienne, ont été remis les premiers « Gérard du cinéma » saluant, comme leur équivalent américain, « les pires acteurs, réalisateurs et productions du cinéma français », décernés dans quinze catégories avec un esprit « potache et révolutionnaire ».

Le jury a réuni une trentaine de journalistes qui assimilent les César « à un escroquerie dans la mesure où les prestigieuses statuettes, en récompensant le meilleur, cachent le pire de la production française ». C’est une manière de voir. En tout cas, les principaux lauréats malgré eux ne sont pas venu chercher leur trophée, un parpaing de 10 kg. Il faut dire que parfois, c’est du lourd !

Parmi les principaux lauréats, nous trouvons :

- Dans la catégorie « plus mauvais acteur », Michael Youn pour Iznogoud ;
- « Plus mauvais réalisateur » : Patrick Braoudé pour Iznogoud ;
- « Plus mauvais film » : Iznogoud (décidément...) ;
- « Plus mauvaise actrice » : Arielle Dombasle dans Le Courage d'aimer ;
- « Plus mauvais acteur ou actrice fils ou fille de » (catégorie assez amusante je trouve) :
Arthur Jugnot.

Je n’ai pas tous les résultats mais la sélection valait son pesant de parpaing. Par exemple :

- Plus mauvais film avec Jacques Villeret après la mort de Jacques Villeret (!) :
Les Parrains
Les Ames grises
L'Antidote
Iznogoud

- Plus mauvais film avec Jean Dujardin :
Il ne faut jurer de rien
L'Amour aux trousses
Brice de Nice

- Plus mauvaise production, plus mauvaise réalisation ou plus mauvais scénario de Luc Besson
Angel-A
Le Transporteur 2
Le souffleur
Ze Film
La Boîte noire
Danny the dog

- Plus mauvaise prestation d'un membre de la famille Birkin (hé hé) :
Lou Doillon dans La Vida perra de Juanita Narboni
Charlotte Gainsbourg dans Lemming
Yvan Attal dans Anthony Zimmer
Jane Birkin dans Rien cette année
Jacques Doillon dans Rien non plus cette année

- Plus mauvais membre du Splendid :
Gérard Jugnot dans Il ne faut jurer de rien
Christian Clavier dans l'Antidote
Thierry Lhermitte dans Foon
Josiane Balasko dans J'ai vu tuer Ben Barka
Marie-anne Chazel dans Je fais du théâtre puisqu'au cinéma, y'a plus que mes copains qui veulent de moi

Et surtout : Plus mauvaise actrice qui bénéficie le mieux des réseaux de son mari :
Arielle Dombasle dans “L'Ensemble de son œuvre”. Elle a dû être récompensée...

Il y avait tout de même du beau monde à la cérémonie puisque Frédéric Beigbeder était présent ! L'écrivain et chroniqueur a estimé, en évoquant son expérience professionnelle, que « récompenser un artiste le rend idiot, alors que la critique négative le fait réflechir et progresser ».

Vivent donc les Gérard du cinéma ! Mais je suis sûr que le terme titille votre curiosité : pourquoi les Gérard ? Eh bien parce qu’ils sont placés « sous la tutelle et morale du prénom symbole du patrimoine-cinéma français (Gérard Depardieu, Gérard Jugnot, Gérard Darmon...) ». Potaches jusqu’au bout...

19.2.06

Lotusul Albastru. Quoi, ce n'est pas clair ?


Tintin en Roumanie. Vous allez dire : la belle affaire ! Cela fait belle lurette qu’Hergé a représenté dans ses albums le pays, plus exactement la monarchie roumaine des années trente, particulièrement dans Le sceptre d'Ottokar, sous les traits de la Syldavie (contraction de tranSYLvanie et MolDAVIE). On y comprenait déjà toute la complexité des pays des Balkans. Non, maintenant, Tintin parle enfin "le moldo-valaque", avec la sortie en roumain des Cigares du pharaon et Le lotus bleu sa suite.

Fruit d'une collaboration étroite entre institutions, ministères et ambassades belges et françaises, avec le ministère roumain de la Culture et la Fondation « Solidarité culturelle pour la Roumanie Ars XXI », ces toutes premières traductions des aventures de Tintin, s'inscrivent dans le cadre de « l'année de la francophonie en Roumanie », qui doit culminer fin septembre à Bucarest avec le Sommet de la Francophonie, où sont attendus 65 chefs d'Etat et de gouvernement.

Rappelant que les aventures de Tintin ont déjà été traduites « en cinquante langues ou dialectes, tirées à plus de 150 millions d'exemplaires » dans le monde, les dirigeants de la Fondation Ars XXI se félicitent que cette nouvelle édition roumaine, survenant exactement 77 ans après la création du personnage d'Hergé, soit justement placée sous la devise du Journal de Tintin, « pour les enfants de 7 à 77 ans ».

« Sous le communisme, la bande dessinée capitaliste était interdite, mais j'ai eu la chance de pouvoir lire Tintin pour la première fois en 1974, à la bibliothèque du lectorat français de Craiova », au sud du pays, a déclaré le président de « l'Association des bédéphiles de Roumanie », Dodo Nita, lors de la présentation officielle de ces deux albums jeudi soir à l'Institut français de Bucarest. Devenu de son propre aveu « totalement tintinophile », M. Nita a apporté plusieurs objets de sa collection personnelle liés au « jeune reporter du Petit Vingtième », dont la fameuse fusée à carreaux rouges et blancs de l'album Objectif lune pour une exposition à l'Institut, inaugurée conjointement par le chef de la délégation Wallonie-Bruxelles, Daniel Sotiaux, ainsi que les ambassadeurs de Belgique, Philippe Roland, et de France, Hervé Bolot, également « tintinophiles » déclarés.



Franck Pezza, de la délégation Wallonie-Bruxelles à Bucarest, a affirmé à l’AFP que les autres albums de Tintin allaient suivre en roumain, mais qu’il fallait « respecter l'entrée chronologique des personnages entourant Tintin, tels les Dupont-Dupond ou le capitaine Haddock ». Rappelons que les premiers apparaissent justement pour la première fois dans l'album de 1934 en noir et blanc des Cigares du pharaon dans lequel ils se font appeler X33 et X33 bis même s’ils étaient déjà présents de façon anonyme dans dans la première case de l'album en couleur Tintin au Congo de 1946 (absents de l'édition originale en noir et blanc). Le fameux capitaine, lui, attendra Le crabe aux pinces d’or pour apparaître et ne plus globalement quitter Tintin.

« Plus ethnographiques, les trois premiers albums, Tintin au pays des Soviets, Tintin en Amérique et Tintin au Congo, devraient aussi être traduits, mais plus tard », ajoute Franck Pezza (précisons que chronologiquement Tintin au Congo précède Tintin en Amérique), en mentionnant que les deux premiers albums, vendus 27,5 lei (environ 8 €), ont bénéficié d'un premier tirage de 2.000 exemplaires, avec couvertures et formats identiques aux éditions belges ou françaises.

Si le capitaine Haddock et ses jurons, parmi lesquels « moldo-valaque » du nom des deux provinces historiques, la Moldavie et la Valachie, ayant constitué la Roumanie, n'apparaît pas encore dans ces deux premiers albums, le fidèle petit chien de Tintin, Milou, aboie déjà en roumain, troquant le « Ouah ! Ouah ! », pour le « Ham ! Ham ! ».

Vivement un « moule à gaufres » moldo-valaque !

Informations (pour la plupart) : AFP, 18 février 2006

18.2.06

Les nouveaux bâtisseurs de cathédrales sont sur la Toile


Nous sommes en fin de semaine. Beaucoup de nos frères croyants se rendent dans les mosquées, les synagogues ou les églises. Pourquoi ne pas, devant les progrès techniques actuels, se rendre virtuellement dans un lieu de culte ? C’est en tout cas ce que propose Notre-Dame du Web, une église qui se niche dans la Toile depuis six ans (www.ndweb.org).

En un clic de souris , on peut s'y recueillir (le site est beaucoup axé sur la prière), lire des récits évangéliques, admirer des tableaux ou suivre les aventures d'un petit personnage nommé M. Laflèche. Et pour la troisième année consécutive, on peut y apprendre à prier durant le Carême, temps de pénitence et de conversion pour les catholiques avant Pâques. En 2005, plus de 1.300 internautes du monde entier avaient participé à cette cyber-retraite.

Le site a été lancé en l'an 2000 par un jésuite de 44 ans, Thierry Lamboley, et une soeur du Cénacle, Ghislaine Pauquet. « Au début, nous l'avions lancé à titre expérimental, raconte le père Thierry Lamboley. Nous avons été surpris de la manière dont les gens ont accroché ». Il fallait bien spur arriver à surmonter la contradiction entre un média virtuel et le face-à-face privilégié dans la tradition spirituelle ignatienne (du nom de Saint Ignace de Loyola, fondateur en 1540 aux côtés de Saint François-Xavier et Pierre Favre de la Compagnie de Jésus qui fête cette année son Jubilé). Ingénieur en télécommunications de formation, le père Lamboley s'est initié tout seul, dès 1993, aux techniques internet : « La réalité quotidienne prend un poids grâce à internet. Nous proposons des exercices pratiques qui renvoient les gens à leur univers, par exemple vivre un chemin de croix dans leur appartement ou leur maison en symbolisant chaque station par une pièce ».

Notre-Dame du Web accueille 25.000 internautes chaque mois. On y trouve des animations flash, des informations très brèves qui tiennent sur un écran et surtout pas de grands mots, selon la conception de départ : « Nous avons joué le jeu du langage internet, cette culture rapide, immédiate qui joue sur les couleurs, l'affectif », explique le père Thierry Lamboley. Le site permet de « prier à partir d'un site Web » grâce à des liens avec le site du musée Marc Chagall ou des sites d'actualité générale. Un livre d'or permet à chacun de déposer un message : « En général, il y a une cinquantaine de pays représentés, c'est une véritable communauté chrétienne qui se tisse ». On y trouve d’ailleurs des enfants d'une école de Guinée équatoriale, des internautes du Liban, de Roumanie ou de Belgique et de toute la France. Claude se réjouit de ne plus être « isolée dans une campagne déchristianisée », Micheline explique : « L'âge réduit ma mobilité mais, grâce à ce site, je me sens solidaire de tous mes frères chrétiens ». Sur le forum de « prière continue », ils livrent leurs soucis ou leurs joies à Notre-Dame du Web : « J'ai très peur de la grippe aviaire, protège-nous », « pour mes deux fils qui sont au chômage depuis si longtemps », « après 18 jours avec la maladie du chikunguya, je commence à reprendre des forces, aide moi à continuer à lutter » ou simplement « merci pour la belle journée que nous avons passée ».

De tout temps, les catholiques ou plus généralement les religieux, ont été à la pointe des derniers progrès techniques pour diffuser leur foi. Parfois avec malheureusement avec trop de force (dominicains). Cet accompagnement du progrès semble continuer. En même temps, un ordinateur, c’est tout de même un peu froid, je trouve...

Source : AFP, 16 février 2006

17.2.06

Un kärcher pour les oreilles


Oui, vous vous dites après ce titre : il va nous parler des « cages à miel » qui ont parfois besoin d’un petit coup de nettoyage. Que nenni ! Il s’agit d’une nouvelle invention qui va sûrement faire fureur dans les banlieues, qui tente en quelque sorte de punir les jeunes par là où ils ont péché. « Mais que raconte-t-il ? » me direz-vous. « Va-t-il s’expliquer ? » Oui, en laissant la parole à l’article du Figaro de ce matin :


Les Britanniques inventent l'ultrason antijeunes

« Les «jeunes» qui, assemblés dans les lieux publics, n'aiment rien tant que de s'affirmer bruyamment pour ennuyer le bourgeois, vont devoir modifier leur comportement en Grande-Bretagne. Howard Stapleton, un ingénieux sujet de Sa Très Gracieuse Majesté, a mis au point un répulsif acoustique imparable qui chasse les fauteurs de troubles en émettant des sons à haute fréquence uniquement audibles par les ados, à partir de 12 ans, et les jeunes adultes jusqu'à l'âge de 22 ans. Environ ! La capacité auditive varie selon les individus, bien sûr.

Le bruit émis par le Sonic Teenager Deterrent confectionné par Stapleton et qu'eux seuls peuvent ouïr, pour des raisons physiologiques liées à l'âge, est tellement insupportable qu'ils sont contraints de décamper sur-le-champ. Les vibrations rien moins qu'harmoniques de 80 décibels sur une longueur d'ondes pouvant aller jusqu'à 16 kHz évoquent le bourdonnement d'un moustique pris de frénésie amoureuse ou le gémissement d'un violon entre les mains d'un débutant de trois ans hyperactif, c'est selon. Insoutenable, en tout cas.

Electronicien autodidacte, Howard Stapleton a confectionné son mécanisme sonore, dans sa chambre, après s'être lassé du comportement des sauvageons des environs qui lui gâtaient l'existence non moins que celle des commerçants voisins. Son arme de dissuasion auditive testée sur ses propres enfants n'affecte pas l'oreille des adultes et s'avère sans danger sur la santé de ses victimes. Elle a été expérimentée à grande échelle, et avec succès, dans le comté de Staffordshire (Midlands) sous l'autorité de la police qui s'en fait le VRP.

Les propriétaires de magasins sont enthousiastes, malgré son prix de 622 livres (900 €). Il suffit, lorsqu'un groupe trouble la quiétude, de faire fonctionner la boîte noire à répulsion acoustique – réglable à volonté et fixée à l'extérieur de leur négoce – pour provoquer la dispersion des trublions.

Du coup, le conseil municipal de Rochdale, dans le Lancashire voisin, a décidé de s'en équiper. C'est propre, sans danger et moins cher que la police. L'appareil est promis à un bel avenir au Royaume-Uni. Dans le proche outre-mer, les perspectives sont aussi séduisantes. La France, ses banlieues sensibles et ses écoles à problèmes, notamment, représente un marché inépuisable. »

Jacques Duplouich

Moi qui entend encore le son suraigu et discret d’un appareil électrique en veille, je ne vais plus pouvoir sortir avec des jeunes de banlieues. Tiens, serais-je encore jeune ?


Source : Le Figaro, 17 février 2006, p. 5

15.2.06

La basse-cour ouvre un livre


C’est sans doute un peu plus réaliste mais n’est-ce pas tout aussi formaté ? Une nouvelle littérature à l’eau de rose voit progressivement le jour, plus musclée que les romans Harlequin d’autrefois. Elle s’appelle : « La littérature de poulettes » (c’est élégant !), c'est décoincé, gentiment pervers et cela se bousculait en librairie pour la Saint-Valentin : ces romans à l'eau de rose new-look renouvellent - enfin, mais pour le meilleur et surtout pour le pire - les recettes du genre.

Venue d'Angleterre et des Etats-unis, la « chick lit' » (de « poulettes », donc, en anglais) et ses variantes pour lectrices plus mûres, c'est la collection Harlequin tendance trash. Harlequin a d'ailleurs réagi en lançant sa propre série de romans pour « citadines branchées ». L'héroïne de Rose à la rescousse (Jean-Claude Lattès, 2003, ISBN 2-7096-2435-4 ; le Grand livre du mois, 2003, ISBN 2-7028-8422-9 ; France loisirs, 2004, ISBN 2-7441-6949-8 et... Pocket, 2004, n° 12057, ISBN 2266137042, tout ça pour montrer le succès) l'avoue : sa vie conjugale est « un désastre ». Son mari la trompe « avec Peggy la cochonne, alias Miss Jambonneau, (leur) conseillère conjugale en personne ». C’est du beau ! Digne du Jerry Springer Show (dont je conseille à chacun de regarder quelques minutes sur la chaîne AB1 pour voir jusqu’où l’humanité peut tomber ; et là, ce n’est pas de la fiction).

Le public retrouve en librairie les caractères qui font le succès des séries télévisées. De beaux livres de toutes les couleurs que les filles n'ont pas honte de sortir dans le métro. Avec en plus, un goût de la dérision. Les héroïnes veulent plaire, réussir, gagner de l'argent, mais se heurtent à leur famille, à leur patron ou à « un Jules à la limite du supportable ». Reste l'amour, l'amitié et « des tonnes de romances dans la tête » pour l'eau de rose.

La plupart des grandes maisons d'édition sont sur le coup et Marabout lance mi-mars sa collection "Girls in the city": « Les girls trentenaires ont tout pour plaire, mais elles désespèrent de trouver le grand amour. Leurs aventures sentimentales - et autres - vous tiendront en haleine... ». C’est beau, ces «girls», petites soeurs de Bridget Jones !
Citadines obsédées par le look et les « mecs », elles sont les modèles et la cible de cette nouvelle littérature sentimentale. C’est une littérature de filles, pour lolitas branchées et mères de famille décomplexées. Remarquez, c’était déjà le cas des romans Harlequin (dont je rappelle que si l’éditeur a conservé son nom, la collection est devenue la collection Azur depuis presque vingt ans), « tout un monde d’évasion », où la jeune et jolie héroïne, sans le sou, tombait amoureuse d’un prince nabab et, après mille péripéties, finissait par l’épouser. Seulement, ce genre de littérature sentimentale marchait de moins en moins. Le lifting était devenu urgent car les ventes étaient en recul depuis plusieurs années et les stéréotypes trop bien-pensants pour notre monde cruel. Les « girls », maintenant, évoluent dans un monde de shopping et de pia-pia, de jalousie et de trahison, où le vice reste malgré tout sous contrôle.

Même Le Fleuve Noir vient de s’y mettre, avec Alexandra, l'héroïne de Mécano Girl qui sort cette semaine, « jolie blonde farfelue, aussi à l'aise avec une clé à molette qu'en talons aiguilles » (voir ici). N’oublions pas que l'éditeur publie aussi San Antonio, aussi transparaît-il quelque machisme dans sa promotion : « Les dialogues sont aussi musclés que les fessiers des autochtones des South Beach, et le couple que forment Barney et Sam est sexy en diable». La collection "Gossip girl" du Fleuve Noir est ainsi décrite pour le tome 7 : « Ils sont jeunes, ils sont riches, ils sont beaux, ils ont un penchant immodéré pour l'alcool, la fête, la cigarette... et les grossièretés » (voir sur place ici). Les titres : Je suis parfaite, et alors ? ; Je veux tout, tout de suite ; Ça fait tellement de bien de dire du mal, etc.

C’est tellement génial ! Vive l’alcool sans modération, la fête, la cigarette, et surtout les grossièretés ! Merci de faire ainsi rêver les jeunes ! Je sens que cela va encore arranger les rapports humains dans le métro... Bref, je crois que c’est plus branché qu’avant mais tout aussi décervelant.

Information : AFP, 14 février 2006

14.2.06

Scalpel, mon beau scalpel, dis-moi que je suis la plus belle


Dernière mode à Shanghai : des chirurgies esthétiques pour la Saint-Valentin ! c’est vrai, quoi, on n’en peut plus des dîners aux chandelles, des bouquets de fleurs ou des boîtes de chocolat. Quelle platitude ! Du coup, les cliniques de chirurgie esthétique de Shanghai proposent des promotions spéciales Saint-Valentin. Comme l’a expliqué Wang Yong, directeur marketing à la clinique Conbio de Shanghai : « Nous offrons une remise de 20 % pour les opérations d'amélioration de la peau, comme par exemple une chirurgie au laser pour enlever taches et boutons ou une chirurgie des paupières ». La chirurgie plastique, illégale jusqu'au début des années 1980, est désormais une activité florissante, selon l'agence Chine Nouvelle, avec un chiffre d'affaires de trois milliards de dollars et plus d'un million de cliniques dans tout le pays. La promotion a débuté lundi, à la veille de la Saint-Valentin, et se poursuivra jusqu'à dimanche.

Liu Yan, 24 ans et son ami de 28 ans ont profité de l'occasion dans une autre clinique de Shanghai et payé 10.000 yuans (1.200 $, une paille !) pour avoir la même opération du nez. La jeune fille avoue au China Daily : « Je l'ai proposé pour célébrer notre relation et nous rapprocher encore plus au moyen de ce lien spécial », ajoutant : « Mon ami a adoré l'idée et a payé pour tout, nous sommes contents du résultat ».

Certains établissements ont noté une augmentation de leurs activités avant la fête des amoureux allant jusqu'à 30 %.

Franchement, souhaiter la Saint-Valentin à sa bien-aimée en lui proposant de se faire refaire le portrait, je ne sais pas si c’est très élégant !

Informations : AFP, 14 février

12.2.06

Pour la Saint-Valentin, souhaitons aussi notre amour aux mots !


C’est beau la passion ! Être nonagénaire n’empêche pas de continuer de s’enflammer. Ainsi de l’orthographe et de la langue française de manière plus générale : un Strasbourgeois, Charles Müller (photo), 96 ans (!), créateur du site Orthonet, répond chaque jour depuis plus de 8 ans à des questions du style : "Une vingtaine de femmes vient ou viennent?", "pour rendre l'eau de mer potable, on la désalinise ou on la dessale ?".

Sur ce site (www.sdv.fr/orthonet), consultations grammaticales ou réponses personnelles immédiates et rigoureuses, tout est gratuit. Lettres d'affaires, CV, annonce de décès, condoléances... Les demandes sont multiples. « "Nous a quitté s'accorde comment?" » demande ainsi une famille qui a perdu un proche. Charles Müller explique : « Il y a des questions auxquelles je réponds tout de suite, mais ce n'est pas toujours évident si ce "nous" se rapporte à des hommes ou à des femmes ou bien à une seule personne. La langue, ce ne sont pas seulement des règles, mais surtout des situations ».

Linguiste et professeur émérite de l'université de Strasbourg, ce passionné de langue française a travaillé au service culturel de l'ambassade de France en Allemagne après la 2e Guerre mondiale. C'est là qu'il a pris conscience des problèmes grammaticaux qui, contrairement aux idées reçues, ne se posent pas seulement aux étrangers mais aussi aux Français. En Allemagne, il crée la Revue bimensuelle La classe de français où il répond notamment aux questions d'orthographe et de grammaire des lecteurs. De retour en France, il met en route sur Minitel la plate-forme de consultation linguistique Orthotel qui sert aux francophones de Belgique, du Canada et de Suisse avant de décliner son service sur la Toile. Orthonet reçoit alors le financement du Conseil international de la langue française (CILF), comme vous pourrez le constater en consultant le site.

Victime de son succès depuis sa création en 1998, avec une multiplication par dix de son nombre de visiteurs, ce site comptait en 2005 près de 3,2 millions de consultations. Epaulé de quatre collaboratrices, il reçoit chaque jour quelque 120 textes à corriger. Du coup, « Nous essayons de transformer les demandes de dépannage en savoir grammatical. Depuis le 1er janvier notre service ne répond plus aux questions comme “les jeudi, ça prend un -s ?“ C'est expliqué dans notre documentation ». Le linguiste se souvient : « Après l'introduction de l'euro, j'ai reçu plus de 50 questions demandant si le mot "euro" s'accorde au pluriel, car, sur les billets, euro s'écrit au singulier. Alors tout de suite j'ai mis en ligne une fiche pour l'euro ».

Orthonet comprend ainsi un lexique de 25.000 mots et de nombreuses fiches - qui expliquent les conjugaisons, les participes passés ou les pluriels -, actualisées en fonction des demandes des internautes. Alors que le site vient de fêter son huitième anniversaire, la tentation est grande de rendre le service payant. Mais Charles Müller estime qu'une telle idée compliquerait le fonctionnement du site et serait un abus par rapport a l'idée initiale.

A la question de savoir jusqu'à quand il répondra aux demandes des internautes, il n'hésite pas un instant : "jusqu'au jour où cela ne me passionnera plus. Après, je compte sur mes collaboratrices". Heureux homme !

Source : AFP, 8 février 2006

11.2.06

"Like a (black) virgin"


La nouvelle vient à point nommer pour mettre en perspective l’affaire des caricatures de Mahomet (voir message précédent). Incroyable ! D’après cette nouvelle, l’Islam ne serait pas la seule religion à réagir violemment lorsqu’on détourne ses symboles. Ça alors ! Devant mon JT de 20 heures, où il est de bon ton de critiquer certaines croyances et jamais d’autres, j’y avais pourtant cru !

Blague à part, il est vrai que les réactions qui suivent ne sont pas des appels au meurtre, mais rappelons que les manifestations les plus extrêmistes des pays arabes sont très instrumentalisées par les pouvoirs en place. Ici, nous n’avons que des protestations religieuses.

Voici donc l’objet du délit : une revue polonaise, le mensuel de pop-culture Machina, qui réapparaît sur le marché après une absence de trois ans, vient de publier pour son premier numéro en couverture (voir photo) l'icône de la Vierge noire de Czestochowa en remplaçant son visage par celui de Madonna, et le visage de l'enfant Jésus par celui de l'enfant de la chanteuse.

Cette couverture a provoqué une vive réaction des milieux catholiques en Pologne, pays où 90% de la population se réclament de cette confession : "Nous sommes choqués de voir une nouvelle fois le Tableau Miraculeux de la Mère de Dieu utilisé de façon profanatrice à des fins de publicité et de commerce", ont déclaré les pères pauliniens du monastère de Jasna Gora à Czestochowa, qui ont la garde de l'icône vénérée des Polonais. Selon un communiqué publié sur le site internet du monastère, "pour chaque chrétien l'icône fait partie, avec la croix et la Bible, des principaux symboles de la foi". Dans une allusion à l’affaire des caricatures de Mahomet, les moines de Czestochowa ajoutent : "Les événements actuels montrent jusqu'où peuvent mener les abus des images et des symboles religieux".

Des médias s’en mêlent : le quotidien ultra-catholique Nasz Dziennik a dénoncé ce "nouvel acte de profanation des symboles sacrés" et des protestations d'internautes ont afflué notamment sur un portail polonais, http://tolerancja.net (y a pas "tolérance" dans l'adresse ?), appelant au boycottage de la revue Machina.

Le directeur du mensuel, Piotr Metz, s'est, lui, dit "surpris" par ces réactions. Il a diffusé une déclaration assurant que son journal "n'a voulu blesser aucun sentiment religieux", mais a voulu souligner "le culte dont jouissent certaines vedettes, appelées souvent icônes" de la pop-culture. Il est vrai que le nom de scène de Louise Veronica Ciccone, Madonna, peut amener ce genre de comparaison, sans oublier un de ses premiers tubes, " Like a virgin ".

La publication il y a quelques années de l'image de la vierge noire avec un masque à gaz par un hebdomadaire polonais qui entendait attirer l'attention sur la pollution à Czestochowa, avait aussi provoqué de vives protestations de milieux catholiques.

Bref, il n’y a pas que les musulmans, il n’y a pas que les religions, tous les groupes de pensée peuvent avoir leurs intégristes, avec les mêmes réflexes. Je pense à l’instant au milieu psy en France, ce n’est pas mal non plus. À lire la préface de l’ouvrage collectif Le Livre noir de la psychanalyse (Les arènes, 2005), on se dit que certains courants psy en sont rendus aux couteaux tirés ! Pas touche à l’icône Freud ! Dolto ! Lacan avait tout compris ! etc. L’intégrisme, esprit de fermeture, peut s’immiscer partout. À chacun d’être vigilant en permanence.


Source de l’affaire polonaise : AFP, 10 février 2006

8.2.06

Des caricatures-pyromanes mais instrumentalisées

Je vous avais déjà parlé de la chronique de Bernard Guetta passant sur France Inter tous les matins vers 8h20. Aujourd’hui, comme souvent, ce journaliste assez remarquable a synthétisé la plupart des enjeux de la crise actuelle autour des caricatures danoises sur Mahomet.

Ces caricatures, surtout celles concernant précisément le prophète Mahomet, étaient particulièrement maladroites car elles assimilaient par globalisation tous les musulmans à des terroristes. La réaction dans certains pays arabes est en contrepartie extrêmement disproportionnée mais, on va le voir, la foule est un peu guidée dans sa révolte... Cela dit, dans le contexte actuel, avec les tensions provoquées en permanence dans le Moyen Orient par la guerre en Irak et depuis un demi-siècle par le conflit israëlo-palestinien, était-il bien raisonnable de reproduire, comme un défi, les caricatures en question ? Il aurait fallu, je pense, revendiquer le droit à la liberté d’expression, faire de grands articles, des unes même, mais sans reproduire ces dessins qui, tout le monde s’accorde à le dire, sont médiocres. Entre militer pour un droit et reproduire une erreur, je trouve qu’il y a une marge.

Après quelques-unes de mes réflexions, je vous laisse prendre connaissance de la chronique de Bernard Guetta :

« Une crise mondiale grandissante »

Ce n’est pas joué mais il est bien possible que le Premier ministre danois ait raison. Non seulement l’affaire des caricatures est devenue, comme il le dit, « une crise mondiale grandissante » mais il n’a pas tort de craindre qu’elle ne « recèle un potentiel d’escalade échappant au contrôle des gouvernements et autres autorités ».

Le premier des problèmes, des dangers faut-il dire, est que deux des Etats du Proche-Orient, l’Iran et la Syrie, soufflent sur les braises en laissant attaquer des représentations diplomatiques européennes. Rien ne les empêcherait de ne pas permettre ces violations de leurs propres lois et du droit international puisqu’ils n’hésitent jamais à réprimer des manifestations, même pacifiques.

Si cela se produit, c’est qu’ils le veulent. Nullement religieux et très hostile à ses propres islamistes, le régime syrien saisit une occasion de rappeler aux Occidentaux qu’il a des moyens de résister aux pressions qu’ils exercent sur lui depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Voyez, leur dit-il, sur quelle vague nous sommes prêts à surfer, quelles alliances nous pourrions nouer et, parallèlement, la Syrie attise le feu au Liban, y pousse ses alliés chiites à de violentes protestations, afin d’y ressusciter les tensions entre musulmans et chrétiens et tenter de remettre la main sur ce pays.

L’Iran, lui, fait coup double. Il veut, d’une part, montrer qu’il ne serait nullement intimidé par le transfert de son dossier nucléaire au Conseil de Sécurité et, de l’autre, se faire le champion de l’Islam, retrouver par là son rôle de leader du mouvement islamiste car la montée en puissance des islamistes sunnites inquiète cet Etat chiite qui voudrait conforte sa position régionale.

Le deuxième élément d’inquiétude est que l’ensemble des mouvements islamistes, et les plus radicaux au premier chef, ont trouvé là le moyen rêvé de proclamer l’Islam en danger, de brandir les preuves que l’Occident ne voudrait que l’humilier et l’agresser - de sonner, en un mot, la mobilisation générale contre les « judéo-croisés ». De fausses caricatures, franchement insultantes et totalement incendiaires, sont délibérément ajoutées à celles qu’avait publiées le Jyllands Posten. Elles passent pour être vraies aux yeux des exaltés. Chacun se retrouve sommé, dans le monde arabo-musulman, de choisir entre le blasphème et la foi et cette surenchère laisse peu de marge aux forces de modération.

Troisième élément d’inquiétude, enfin, les opinions occidentales sont saisies de répulsion devant la disproportion, le fanatisme, la folie furieuse de ces réactions. Un raidissement se sent dans les conversations. De plus en plus de journaux publient ces caricatures au nom de l’idée qu’il ne faudrait pas « se laisser intimider » et qu’il y aurait, même, un devoir à le faire.
Il devient de plus en plus difficile de faire valoir qu’on ne fait ainsi que prêter main forte aux islamistes, que servir leurs desseins, et le répugnant concours de caricatures sur le Shoah que vient de lancer un quotidien iranien n’arrangera, bien évidemment, rien. Pire encore, une organisation islamiste belge vient de devancer ce quotidien sur son site. « Il s’agit, dit-elle, de franchir toutes les lignes rouges » et c’est réussi, abjectement réussi.

7.2.06

De l'art et du cochon


Jusqu’où l’art va-t-il se nicher ? Loin de moi l’idée de limiter la créativité humaine mais, tout de même, le bon goût et la responsabilité sont parfois bafoués pour pas grand chose.

Un artiste tchèque anti-conformiste nommé David Cerny (38 ans) a entrepris la création d’une œuvre d'art baptisée "Shark" ("Requin") représentant Saddam Hussein ligoté et flottant à l'intérieur d'un aquarium rempli de liquide (voir photo de la Biennale de Prague le 3 juin 2005). Franchement, je trouve cela assez répugnant, questionnant certes nos contemporains mais peut-être pas de la bonne façon et, en tout cas, laissant un arrière-goût d’idées nauséabondes, parentes de la propagande américaine.

Du coup, une commune belge a interdit l'exposition de l’œuvre dans le cadre du festival d'arts Beaufort 2006, la jugeant trop "choquante", a indiqué lundi le maire de Middelkerke (petite station balnéaire sur la côte belge), Michel Landuyt : "Cette oeuvre peut choquer les gens, non seulement d'ici mais les touristes et, éventuellement, les gens qui ont une autre foi, en particulier les musulmans", le maire précisant que ce n'avait "rien à voir" avec l'affaire de la publication en Europe de caricatures du prophète Mahomet qui ont provoqué ces derniers jours une vague d'indignation et de violences dans le monde musulman et insistant par ailleurs sur le fait que le procès de l'ancien dirigeant irakien était en cours.

Le "Shark" de David Cerny a été pour la première fois montré au public lors de la "Prague Biennale 2", une exposition internationale organisée l’année dernière.

David Cerny s'est déjà fait connaître par des oeuvres provocatrices, notamment la "Trabant sur pattes", pour symboliser l'exode des Allemands de l'Est vers l'Ouest en 1989. En octobre 2004, la municipalité de Prague avait renoncé à un mémorial de la Résistance anti-nazie qu'il avait conçu et qui offensait les vétérans de la Seconde guerre mondiale.

Décidément, on le voit tous les jours et particulièrement en ce moment, la provocation n’est pas le meilleur moyen de se faire entendre, en tout cas de manière constructive.

Source : AFP, 6 février 2006

3.2.06

Les anglais peuvent s'enivrer de bière plus tard, à l'inverse des japonais pour la "musique"


Ce pourrait être un remake de la chanson d’Eddy Mitchell Boogie woogie, celle qui contient la fameuse faute de français (« Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs, repreneR avec moi tous en cœur » - véridique, vérifiez) et formule comme conseil : « Pas de Boogie-woogie avant de faire vos prières du soir ».

Cette fois-ci, cela se passe au Japon, où l’on apprend que les adolescents d'Osaka vont être privés de karaoké après 19H00 ! Depuis mercredi en effet, la préfecture de la ville interdit aux adolescents de moins de 16 ans de fréquenter les établissements de karaoké après 19H00, dans le but... de les inciter à avoir "une vie nocturne saine". La région d'Osaka compte le plus grand nombre d'établissements de karaoké après Tokyo. Elle imposera 300.000 yens d'amende (environ 2.100 euros) aux gérants qui ne respecteront pas l'interdiction. Les adolescents qui fréquenteront ces établissements après 19H00 ne seront pas sanctionnés, mais des fonctionnaires de la préfecture leur expliqueront la nouvelle réglementation. Ils pourront toutefois continuer à assouvir leur passion jusqu'à 22H00 s'ils sont accompagnés d'un de leurs parents.

Il faut dire que le karaoké, façon divertissante de chanter en "play-back" en suivant les paroles sur un écran, remporte un succès phénoménal au Japon où cette industrie génère 7,5 milliards de dollars de bénéfices par an. On peut étendre ce succès à l’Asie et même chez nous, où les bars lancent souvent un karaoké les vendredi ou samedi soirs, avec toute l’atteinte à nos pauvres oreilles que cela peut impliquer.

D'autres préfectures japonaises ont imposé des interdictions similaires mais sanctionnées moins sévèrement qu'à Osaka. Quand on entend l’inanité des musiques diffusées dans les restaurants asiatiques, n’est-ce pas finalement une mesure de santé publique ?

Source : AFP, 1er février 2006

2.2.06

Les robots n'appartiennent plus au futur


Vous vous souvenez des robots anthropomorphiques ou cinomorphiques des scientifiques japonais ? Il se pourrait bien qu'ils disparaissent rapidement, en tout cas chez Sony. Emblèmes de ses prouesses technologiques du temps de la splendeur de la firme, les robots d'agrément vont en effet bientôt être mis à la retraite d'office par le géant japonais de l'électronique, actuellement en difficulté et qui cherche à tailler dans toutes ses activités non rentables.

Sony, qui mène actuellement un plan de restructuration draconien prévoyant la suppression de 10.000 emplois, a annoncé jeudi dernier un bénéfice net bien meilleur que prévu au troisième trimestre 2005-2006 et compte désormais, alors qu'il tablait auparavant sur une perte, finir l'exercice dans le positif. Sony est dirigé depuis septembre dernier par un ancien journaliste américain d'origine galloise, Sir Howard Stringer, premier patron étranger de l'histoire du groupe, nommé sans doute avec l'espoir d'une aussi bonne action que Carlos Ghosn auprès de Nissan (lequel, rappelons-le, a tellement redressé le groupe avant de revenir auprès de Renault qu'il est le héros d'un manga au Japon).

Les robots deviennent donc indésirables chez l'inventeur du célèbre Walkman, le groupe n'ayant désormais "plus la place" pour les activités incapables de générer des profits immédiats, a expliqué Kazumasa Hirose, analyste à l'Institut de recherche Tokai Tokyo, en ajoutant : "Je pense qu'ils ont arrêté cette activité parce que les employés se demandaient pourquoi le groupe la maintenait" tout en coupant dans les effectifs, en fermant des usines et en réduisant les salaire.

Sony a donc annoncé jeudi qu'il cessera de produire en mars prochain son chien robot Aibo qui, à 1.700 dollars l'unité, a séduit quelque 150.000 riches amateurs d'animaux domestiques artificiels depuis son lancement en 1999.
Le groupe va également cesser de développer le QRIO, un robot humanoïde de 60 centimètres de haut qui n'était pas vendu dans le commerce, mais servait depuis 2000 d'"ambassadeur" de la marque Sony à travers le monde.

Selon Monsieur Hirose, la prochaine priorité de Sony devrait être de revenir en force sur le marché des téléviseurs, qu'il dominait dans les années 1990 avant d'être dépassé par ses compatriotes Matsushita et Sharp et par le sud-coréen Samsung, faute d'avoir su négocier le virage du numérique et des écrans plats. "Ensuite, le groupe devrait chercher à augmenter la rentabilité de ses composants électroniques et de ses semi-conducteurs".

Tout cela ne va pas sans quelques remous naturellement. Pour Mitsuhiro Osawa, analyste chez Mizuho Investors Securities, les robots étaient "une vitrine de Sony, un produit d'appel pour les consommateurs" : "Ils vont nous manquer car ils montraient aux consommateurs les technologies de pointe qu'ils ne pouvaient pas voir en utilisant tous les jours leurs appareils ménagers. Mais la Bourse pense différemment. Les investisseurs sont convaincus que Sony est assez sérieux pour poursuivre fermement ses restructurations".

Outre l'arrêt de la production des robots, Sony a également annoncé celle de ses systèmes de navigation pour voitures. Le groupe cessera par ailleurs de produire ses Walkman au Japon, et ses téléviseurs à tube cathodique aux Etats-Unis. Monsieur Osawa conclut : alors que l'ancien patron de Sony, Nobuyuki Idei, rêvait de relier un jour les ordinateurs personnels, la télévision et les consoles de jeu dans les foyers du futur, le groupe semble aujourd'hui "revenu à une approche réaliste".

Même si je ne suis pas un fanatique de ce genre de robot, substitut à des rapports vivants (un animal mécanique, beurk !), je suis pour la recherche et je constate qu'une fois de plus, le monde, de plus en plus soumis aux chiffres, s'empêche de regarder l'avenir et, en même temps de rêver. À défaut de robots humains, on a l'impression que de plus en plus d'humains robotisés envahissent notre planète.


Source : AFP, 30 janvier 2006

1.2.06

Des framboises un peu acides


Alors que les Oscars sont annoncés dans quelques semaines, une autre cérémonie se prépare, parente mais pas semblable : il s’agit des "framboises d’or ", dont je vous avis déjà parlé. La "Fondation des framboises d'or", qui remet depuis 26 ans ses "Razzies" à la veille des Oscars, distinguant les pires acteurs et films de l'année passée, a souligné que 2005 avait été, de l'aveu même de Hollywood, "une très mauvaise année pour les films", et donc "une très bonne année pour les Razzies !". En avant donc pour les finalistes. Parmi ceux-ci, Tom Cruise et Jennifer Lopez. S’ils sont nommés, leur trophée consistera en une fausse framboise de la taille d'une balle de golf posée sur une bobine de film Super 8, le tout peint en jaune doré et d'une valeur de 4,97 dollars (voir ci-contre).

Pour les acteurs, Cruise, pour son rôle dans "La guerre des mondes" de Spielberg, l'un des gros succès de l'été 2005, fera face à Rob Schneider ("European Gigolo"), Jamie Kennedy ("Le fils du Mask"), l'ancien catcheur Dwayne Johnson, alias "The Rock" ("Doom") et Will Ferrell ("Ma sorcière bien-aimée" et "Kicking and screaming").

Côté actrices, Jennifer Lopez, pour "Sa mère ou moi !", disputera la framboise d'or à Jessica Alba ("Les quatre fantastiques", "Bleu d'enfer"), Hilary Duff ("Treize à la douzaine 2" et "L'homme parfait"), Tara Reid ("Alone in the dark") et l'ancienne mannequin de Playboy Jenny McCarthy ("Dirty Love").

Quant aux pires films sélectionnés, ils incluent des nouvelles versions, des adaptations de séries télévisées et des suites, dont "Shérif, fais-moi peur", "Le fils du Mask", "European Gigolo", mais aussi "La maison de cire", film d'horreur de série B avec Paris Hilton, et "Dirty Love".

Tom Cruise, l'acteur le mieux payé de Hollywood, parvient à obtenir d’autres nominations, dans une catégorie inaugurée cette année par la Fondation des framboises d'or : les "célébrités dont nous avons le plus marre". Il décroche ainsi deux nominations, la première pour ses "tirades anti-psychiatrie" motivées par son appartenance à la scientologie, et sa romance surexposée médiatiquement avec la jeune actrice Katie Holmes, enceinte du premier enfant du couple.

Paris Hilton, héritière de la chaîne d'hôtels et membre éminente de la jet-set, "M. et Mme Britney (Spears), leur enfant et leur caméscope", et "les Simpson : Ashlee, Jessica et Nick" sont également nommés dans cette catégorie des "pires cibles des magazines people".

Pour les Césars, je propose la "mûre" d'or. Mais j'ai peur que nos actrices ne s'en froissent...

Source : AFP, 30 janvier 2006