30.7.05

Vade retro Microsoft !



Ma première chronique de macophile. Je ne vais pas vous ennuyer trop souvent avec cela mais, tout de même, il y a des choses à dire.

D'abord, si Apple n'a plus que quelques pourcentages du marché informatique dans le monde, il n'en est pas moins depuis toujours un des acteurs les plus innovants dans ce domaine. Bien sûr, il s'est fait tailler des croupières par Microsoft (Windows/Office) par une équation très simple : les gens, confrontés aux difficultés de l'outil informatique, ne veulent surtout pas changer leurs habitudes. D'ailleurs, très souvent, ils ne comprennent pas ce qu'ils font, mais ne font que répéter des gestes qu'on leur a appris. Dès lors, il suffit qu'une commande change de place sur l'écran pour que l'usager moyen soit perdu. C'est ce qu'a très bien compris Bill Gates qui, depuis des années et par des procédés pas toujours très moraux, a systématiquement préinstallé Windows sur les ordinateurs et surtout, par une politique tarifaire agressive, dans les entreprises. Pour suivre l'évolution de l'équipement informatique, pendant des années, les ordinateurs ont d'abord été présents dans les entreprises, les particuliers ne s'équipant que progressivement. Si bien qu'on achetait une machine qui fonctionnait comme au bureau et surtout pas autre chose. Ajoutons à cela des tarifs Mac plus chers et l'on comprendra que la part Apple a baissé. Cela dit, les tarifs un peu plus élevés s'expliquent : par le design (quel ordinateur a lancé la mode d'une machine belle à regarder et plus conviviale que les tours beiges tristes à mourir des PC ? L'iMac) ou l'équipement (le matériel est beaucoup plus fiable et solide que celui des PC et, par exemple, quel PC possédait, en 1998 déjà, une prise ethernet tel que l'iMac que j'ai pu acheter à l'époque et que je peux donc encore aujourd'hui brancher sur mon modem ADSL ethernet, alors qu'il tourne encore comme une horloge ?).

Les choses sont en train de changer. Les jeunes, beaucoup plus adaptables aux différents systèmes informatiques, plébiscitent l'iPod, baladeur là encore d'une beauté à couper le souffle, pouvant stocker de la musique ou des photos, et finissent, familiarisés avec la firme à la pomme, par s'intéresser à ses ordinateurs. Résultat : 35 % de hausse des ventes de Macintosh au dernier trimestre par rapport au même trimestre l'année dernière. Je suis professeur à l'Université et je peux vous dire que de nombreux étudiants ont désormais un portable Mac (ibook). Ce n'est que justice. Le système Mac OS X est beaucoup plus convivial que Windows, mieux conçu et plus logique. Et puis, depuis que je suis sur Mac (4 ordinateurs déjà), je n'ai jamais réinstallé le moindre logiciel ni reformaté le disque dur. Cela va faire bientôt dix ans... Je ne sais pas combien de possesseurs de PC peuvent dire la même chose...

Pour terminer et attirer l'attention sur la volonté de domination hégémonique de Microsoft, la plupart de ses logiciels sont extrêmement fermés. D'abord, on ne peut plus maintenant utiliser un des logiciels de la firme sans se le faire "débloquer" à distance sur internet, prouvant que l'on est en possession d'une version non piratée. Que quelqu'un vienne farfouiller dans mon ordinateur sans que je puisse contrôler quoi que ce soit ne me plaît qu'à moitié. Sur Mac (y compris Office de Microsoft), ce n'est toujours pas le cas : vous installez votre copie, point final. De ces logiciels Microsoft, on ne peut en faire que ce que veut Microsoft, c'est-à-dire n'échanger des fichiers qu'avec des logiciels Microsoft. Exemple : Word. Si vous voulez exporter votre fichier texte, vous avez le choix avec Word et les anciennes versions de Word, et c'est à peu près tout si vous voulez conserver intacte votre mise en page. Sinon, vous avez quelques formats très réducteurs, tels RTF, ou texte MS-DOS (encore un format propriétaire Microsoft). J'ai l'habitude de travailler avec une dizaine de traitements de textes. Tous sont très ouverts et permettent une exportation dans plein de formats. Word est fermé sur lui-même. On pourrait multiplier les exemples (difficultés à utiliser un autre logiciel qu'Internet Explorer, ou Windows Media Player, etc.). Encore u élément : on ne peut s'inscrire à un service Microsoft sans qu'une batterie de questions parfois très personnelles vous soient posées. J'en ai eu la dernière expérience lorsque j'ai ouvert un compte pour MSN Messenger. Tout cela me heurte au plus haut point.

Pour finir sur une note humoristique, on vient d'apprendre que le siège social d'Apple ne figurait pas sur le programme de cartographie numérique mis en ligne par Microsoft (source : AFP) : "Lorsque l'internaute demande à accéder à une vue aérienne de Cupertino (Californie, ouest) sur le programme "MSN Virtual Earth" de la compagnie fondée par Bill Gates, l'endroit où est installé le siège d'Apple montre un emplacement vide. En revanche, sur le site concurrent Google Earth, les bâtiments du fabricant du baladeur musical à succès iPod apparaissent nettement. Contactés par l'AFP, des responsables de Microsoft n'ont pas directement répondu aux questions sur l'absence du siège de leur rival de longue date dans leur programme. Ils ont affirmé que MSN Virtual Earth avait commencé à fonctionner dimanche dernier en version "beta" (préliminaire) et que des "améliorations majeures" allaient se produire d'ici à la fin de l'année."

Plus faux cul, tu meurs...

29.7.05

Entrer dans l'intimité d'un écrivain



Puisque c'est le moment de la grande transhumance d'été et puisque nous avons parlé de plusieurs écrivains ces derniers temps, pourquoi ne pas mêler les deux ? Et visiter, lorsque c'est possible, des maisons d'écrivains ? À cet effet, un ouvrage paru le mois dernier pourrait vous être utile. Il s'agit de Mes maisons d'écrivains d'Evelyne Bloch-Dano. Il reprend en un seul volume cent textes parmi ceux que l'auteur a publiés depuis 1993 dans Le magazine littéraire.

Cette véritable invitation au voyage permet de visiter, entre autres, les demeures d'Alphonse Allais à Honfleur, de Joë Bousquet à Carcassonne, de Paul Claudel à Brangues, de Jacques Prévert à Omonville-la-petite, de Cocteau à Milly-la-Forêt , d'Edmond Rostand à Cambo-les-Bains, de Balzac à Passy ou d'Emile Zola à Médan. À l'étranger, l'auteur s'est notamment rendue chez Brecht (Berlin), Malaparte (Capri) et Voltaire (Genève). Des photos montrent le charme des maisons de Loti, Giono ou Yourcenar et la modestie du pavillon de Beckett à Ussy, de la maison de Poe à Baltimore ou de la cabane de Thoreau à Walden Pond.

Sans être entièrement un guide touristique, Mes maisons d'écrivains donne les informations nécessaires (musées, offices du tourisme, téléphones, horaires...) pour préparer les visites des maisons.

BLOCH-DANO, Evelyne, Mes maisons d'écrivains, Paris : éd. Tallandier/Le magazine littéraire, paru le 17 juin 2005, 350 pages, 21 €.

28.7.05

Marceline Desbordes-Valmore



Puisque la poésie semble plaire, j'accole au poème d'hier un autre de même thématique d'une poétesse redevenue à la mode depuis quelque temps, depuis j'ai l'impression l'album des 50 ans de Julien Clerc, intitulé sobrement Julien (1997), dont la chanson Les séparés eut grand succès (souvenez-vous de l'incipit : "N'écris pas...") et obtint d'ailleurs un prix de la Sacem.
Cette poétesse se nomme Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). Elle était beaucoup admirée des poètes romantiques, surnommée parfois "Notre-Dame-Des-Pleurs "à cause de ses nombreuses infortunes (ruine familiale, perte de sa mère, de ses deux enfants, amours malheureuses). Je ne crois pas qu'un poète masculin ait jamais aussi bien parlé de l'amour, même si c'est souvent tragique. Je vous propose donc un poème dans la tonalité de celui d'Apollinaire, paru hier dans La Croix :

Le dernier rendez-vous

Mon seul amour ! embrasse-moi.
Si la mort me veut avant toi,
Je bénis Dieu ; tu m’as aimée !
Ce doux hymen eut peu d’instants :
Tu vois ; les fleurs n’ont qu’un printemps,
Et la rose meurt embaumée.
Mais quand, sous tes pieds renfermée,
Tu viendras me parler tout bas,
Crains-tu que je n’entende pas ?

Je t’entendrai, mon seul amour !
Triste dans mon dernier séjour,
Si le courage t’abandonne ;
Et la nuit, sans te commander,
J’irai doucement te gronder,
Puis te dire : « Dieu nous pardonne ! »
Et, d’une voix que le ciel donne,
Je te peindrai les cieux tout bas :
Crains-tu de ne m’entendre pas ?

J’irai seule, en quittant tes yeux,
T’attendre à la porte des Cieux,
Et prier pour ta délivrance.
Oh ! dussé-je y rester longtemps,
Je veux y couler mes instants
À t’adoucir quelque souffrance ;
Puis un jour, avec l’Espérance,
Je viendrai délier tes pas ;
Crains-tu que je ne vienne pas ?

Je viendrai, car tu dois mourir,
Sans être las de me chérir ;
Et comme deux ramiers fidèles,
Séparés par de sombres jours,
Pour monter où l’on vit toujours,
Nous entrelacerons nos ailes !
Là, nos heures sont éternelles :
Quand Dieu nous l’a promis tout bas,
Crois-tu que je n’écoutais pas ?

27.7.05

Apollinaire



L'adieu

« J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en

Nous ne nous verrons plus sur terre

Odeur du temps brin de bruyère

Et souviens-toi que je t'attends.
»

Ce poème de cinq vers est paru dans l"un des plus grands recueils de poésie française de tous les temps, Alcools (1913) de Guillaume Apollinaire. Depuis que je le connais, il est en permanence à mon esprit. Il est la marque même du génie.

La simplicité est extrême, le vocabulaire de tous les jours. Il semble avoir été écrit d'un seul jet, au fil de la plume. Mais il est extrêmement dense en même temps : en quelques lignes, tout est dit, pendant lesquelles de nombreuses images et odeurs sont passées. Enfin, l'extraordinaire qui ne choque pas le moins du monde : l'automne devient ici féminin, volonté du poète, démiurge qui façonne à sa guise la langue française, mais non pour choquer : le néologisme devient aussi naturel que les termes précis des dictionnaires. Seuls quelques poètes savent faire cela. Apollinaire en fait partie.

26.7.05

La vérité sur les JO 2012 !



Nous savons maintenant enfin pourquoi Tony Blair a tant de charisme et pourquoi la baraka ne le fuit pas : il a tout le temps bonne mine, c'est vrai, mais c'est parce qu'il dépense presque deux fois plus d'argent en maquillage que la moyenne des femmes britanniques, selon Downing Street ! D'après l'AFP (25 juillet 2005) :

« Les services du chef du gouvernement ont répondu très officiellement à une question parlementaire en indiquant que M. Blair avait payé plus de 1.800 livres (2.600 euros, 3.100 dollars) pour des produits de maquillage et des esthéticiennes au cours des six dernières années.

Par comparaison, les femmes britanniques dépensent 195 livres par an en maquillage et soins esthétiques.

La réponse écrite, publiée jeudi, dernier jour de la session parlementaire avant la pause estivale, indique qu'entre 1999-2000 et 2004-05, Downing Street a payé 1.050,22 livres en cosmétiques pour les apparitions du Premier ministre devant les médias. Aucun chiffre n'est disponible avant cette date. Au cours des deux dernières années, 791,20 livres supplémentaires ont été payées à des esthéticiennes.

Lors de la campagne pour les élections législatives de mai, beaucoup de commentateurs politiques avaient remarqué le teint bizarrement orangé de M. Blair. Le Premier ministre avait assuré qu'il avait bronzé seulement en s'asseyant dans son jardin pendant un mois d'avril qui n'avait pourtant rien de tropical. »

Voilà ! On savait Chirac adepte des ultra-violets. Cela n'aura pas suffit. Il sait ce qui lui reste à faire. En espérant que le contribuable ne soit pas de la facture...

21.7.05

Canardages 19 07 2005



D'abord, une petite explication de l'illustration si tout le monde n'a pas suivi : le 14 juillet, Nicolas Sarkozy a organisé une garden party concurrente de celle de l'Élysée. Dans son discours, le ministre de l'intérieur a affirmé : "Je n'ai pas vocation à démonter tranquillement les serrures à Versailles pendant que la France gronde", allusion évidemment à Louis XVI. Ce à quoi Chirac rétorque en coulisses : "il me compare à Louis XVI, mais l'important pour lui, c'est de ne pas être Louis XVII".

Je n'ai pas envie de vous parler des nombreux articles politiques. Rien de bien nouveau ni de drôle, finalement. Quelques anecdotes amusantes tout de même :
- Thierry Breton fait une grande tournée des plages pour vérifier que l'estivant n'est pas arnaqué... Je ne sais pas si c'est son rôle...
- Du même Breton (Libération, 14 juillet) : "L'inflation est complètement maîtrisée, la consommation se tient très bien et le moral des ménages repart". Mais nous vivons au Paradis !
- Gallimard annonce pour fin août la publication d'un livre de Jospin qui fera "un tour d'horizon extrêmement systématique de l'état du monde". Le Canard : "Seulement ?".
- Jean-Pierre Raffarin est de retour. Il a dîné à Matignon avec Villepin le 11 juillet. Puis a livré son analyse : "Je suis agréablement surpris par Villepin. Il se comporte beaucoup mieux que je l'imaginais. Le problème, c'est que son plan pour l'emploi ne va pas révolutionner le monde. Il va simplement se passer ce que j'avais annoncé : une baisse du chômage d'ici à la fin de l'année grâce au plan Borloo que j'avais mis en place." Déjà, on voit les chevilles un peu enfler. La suite est encore meilleure : "Vous verrez [il s'adresse à des membres de son ancien cabinet], je serai celui qui fera le prochain président de la République". Pour quelqu'un qui n'avait aucune ambition... Je laisse le mot de la fin au Canard : "Doué comme il est, il se pourrait même qu'il installe un président de gauche".

Les généraux américains sont de plus en plus francs sur les problèmes irakiens. Devant une commission du Renseignement du Sénat américain, l'amiral Lowell Jacoby vient de déclarer : "La politique des États-Unis au Moyen-Orient alimente le ressentiment islamique. Une écrasante majorité, au Maroc, en Jordanie et en Arabie Séoudite, estime que les États-Unis ont une politique néfaste vis-à-vis du monde arabe." Ces propos devaient rester secrets, ce qui n'a pas été le cas. Dans un rapport intitulé La menace mondiale contre les États-Unis, le même amiral écrivait : "L'Irak devient ce que l'Afghanistan représentait auprès des premières générations de djihadistes : un creuset pour les combattants venus du monde entier, un terrain d'entraînement et un centre d'endoctrinement." On aurait peut-être mieux fait d'écouter la vielle Europe ? 91,5 % des pertes américaines en Irak le sont depuis le renversement de Saddam Hussein. Le nombre de déserteurs de l'armée américaine (permissionnaires en cavale) se monte actuellement à 5000 ! Les centres de recrutement peinent à faire le plein (rappelez-vous ce recrutement auprès des jeunes de banlieues dans le film de Moore Farenheit 9/11, écœurant). Rappelons aussi que les guerres d'Irak et d'Afghanistan coûtent 5,6 milliards de $ par mois (l'équivalent, nous rappelle le Canard, du produit intérieur brut du Niger en un an) ! Il va falloir économiser sur les recherches à propos du programme F 22, le nouvel avion furtif, sur le bouclier anti-missile et autres. Bref, comme le dit Claude Angeli : "Moralité : deux bonnes guerres à l'ancienne suivies d'occupation empêchent de moderniser l'appareil militaire de la plus puisssante armée du monde. C'est à douter de tout, et de la compétence des faucons."

Une nouvelle raison de regretter l'absence des JO à Paris. Elle vient de Jean-Claude Killy (L'Équipe, 8 juillet) : "Nous aurions eu la capacité de modifier le niveau de santé de notre pays. Ajourd'hui, 15 % des Français souffrent d'obésité. Dans quinze ans, nous en aurons 30 %. L'organisation des Jeux aurait sans doute ralenti cette montée en puissance." On met vraiment les JO à toutes les sauces... Comme le dit le Canard : "C'est ce qu'on appelle un vrai bide !".

Quelques dessins :
- Jacques et Bernadette, de dos. Le premier : "Putain, dans deux ans : Bity !.." ; la deuxième : "Mais je serai là, Jacques, je serai là !".
- Sarkozy, dans son bureau. Un adjoint entre : "Voici votre emploi du temps de la journée !" ; lui : "Je ne vois rien qui puisse contrarier Chirac !!! Corrigez-moi ça !".
- À propos des privatisations des autoroutes de France. Un conducteur ivre est arrêté par un motard : "C'est mon autoroute, je fais c'que j'veux, hic, chez moi !.."

Et quelques perles de la presse :
- Dans La Voix du Nord (8 juillet) : "Plusieurs attentats ont été perpétués dans la matinée à Londres". Le Canard : "Perpétrés au nom du Coran continu ?".
- Dans Paris-Match (7 juillet) : "Le chef de l'Etat a fait chevalier de la Légion d'honneur notre talentueux collaborateur [Wolinski]. Après l'avoir félicité, le président a avoué : "Je n'ai que dix de vos albums mais je les relie régulièrement." Le Canard : "Et quand il ne les relit pas, il s'occupe des maroquins".
- Dans La Dépêche du Midi (14 juillet) : "Actuellement nous faisons face à une recrue d'essence de la fréquentation de notre établissement". Le Canard : "Vous avez dit "recrudescence" ? Vous me ferez vingt pompes !".

N.B. : silence radio jusqu'à lundi.

20.7.05

Le "naufragé volontaire" s'en est allé



Alain Bombard vient de nous quitter à l'âge de 80 ans (il était né le 27 octobre 1924). Il faisait partie de ces précurseurs de l'écologie, en compagnie de Paul-Emile Victor, de Jacques-Yves Cousteau ou d'Haroun Tazieff.

Il fut beaucoup critiqué, je crois plus par jalousie qu'autre chose. Sa renommée mondiale, son engagement politique (pas chez les Verts, justement, mais au PS, depuis 1974), tout cela agaçait bien du monde. Et l'homme était doué : médecin, biologiste, violoncelliste, écrivain, écologiste, il devint aventurier, secrétaire d'Etat, député européen. Il était surtout doué pour l'explication : je me souviens très bien de ses émissions à la télévision dans les années 1970. Elles étaient remarquables de pédagogie.

C'est en 1952 qu'il entre dans la légende : alors chercheur au musée océanographique de Monaco, il décide de prouver à la face du monde qu'il est possible à un naufragé de survivre sans autres ressources que celles de la mer, grâce à l'eau, aux poissons et surtout, découvrira-t-il au cours de son odyssée, au plancton, riche en vitamine C. Il traverse l'Atlantique seul, à la dérive sur un petit canot pneumatique (4,2 m sur 1,9) baptisé "L'Hérétique" ("Qui était en fait bien orthodoxe", dira-t-il cinquante ans plus tard), sans vivres ni eau douce.
Parti le 19 octobre 1952 de Las Palmas aux îles Canaries, ce n'est que le 24 décembre, au bout de 65 jours de solitude et après avoir parcouru 6.000 kilomètres, qu'il atteint La Barbade. Il est alors dans un état physique épouvantable : il perd ses ongles, cheveux...
Il avoue avoir connu la tentation de "s'assoupir à jamais". Mais il a gagné son pari et se sent "fier d'avoir jeté un pavé dans la mare pour que le sauvetage progresse" à une époque où "à peine un naufragé sur mille était sauvé". Son exploit, raconté ensuite dans son livre Naufragé volontaire, permet en effet de mettre le doigt sur des éléments négligés ou tabous :

— On s'occupait assez peu des naufragés à l'époque. On pensait qu'ils ne pouvaient pas survivre très longtemps. Comme pour le Titanic, il n'y avait pas toujours autant de place dans les canots que de passagers, etc. Bombard montre qu'un naufragé peut survivre beaucoup plus longtemps qu'on ne le pense. C'est suite à son expérience qu'est venue l'obligation pour tout bateau d'avoir un canot de sauvetage.
— Si le naufragé peut résister longtemps, c'est aussi parce qu'il conserve le moral. Bombard a aussi voulu mettre l'accent là-dessus : ancien médecin, il continuait à affirmer : "Le moral c'est tout finalement, c'est ce qui aide le malade à guérir". Il ajoutait que ce qui l'avait fait tenir, c'était "la foi en la vie et en l'obstination de l'homme" qui "font reculer le visage de la mort". Et sa foi en Jésus Christ.
— À l'époque, il était complètement tabou d'évoquer la consommation d'eau de mer par l'homme. Bombard, après cinq ans d'études à l'institut de Monaco, était persuadé du contraire, "à condition de ne pas attendre d'être déshydraté pour en boire". Là encore, il l'a prouvé.

Il n'eut pas toujours que des réussites. En octobre 1958, neuf marins se noyèrent à Etel (Morbihan) au cours de l'expérimentation d'un canot de sauvetage, sous sa houlette. Il y eut dans les années 1960 l'échec financier d'une association qui portait son nom, en 1985 la suppression de son poste à l'institut océanographique Ricard, incompatible, selon la fondation, avec ses fonctions électives. Il regrettait il y a quelque temps d' "avoir appartenu à des associations qui après le naufrage de l'Erika ont estimé qu'il n'y avait pas de danger"...

Las ! Avoir des idées, les considérer comme bonnes et susceptibles de faire avancer l'humanité, puis payer de sa personne pour les prouver, je pense que cela mérite un grand hommage.

19.7.05

Lemotlepluslong.com



Le saviez-vous ? Le nom des sites internet, en tout cas entre deux séparations, est limité à 63 caractères. Eh bien un site vient de relever le défi et propose le nom le plus long jamais enregistré.

Il s'agit d'un institut allemand qui, profitant du 200e anniversaire de la mort de Friedrich Schiller (vous savez, l'auteur des paroles de l'Ode à la joie dans la 9e Symphonie de Beethoven), a donné comme nom à son site sur Schiller et la langue une citation du poète : http://wiemenschlichmenschensindzeigtihrumgangmitdermuttersprachefrsch.de. Ce qui peut approximativement se traduire par : "La façon dont un humain traite sa langue maternelle montre à quel point il est humain".

A vous de relever le défi...

18.7.05

L'Atlantide



Vous vous rendez compte ? Une centaine de chercheurs et d'universitaires se sont réunis la semaine dernière sur l'île grecque de Milos pour le premier congrès international scientifique sur l'un des plus grands mythes de l'humanité : l'Atlantide.

L'un des organisateurs, Spyros Pavlidis, professeur de paléosismologie à l'université de Salonique (nord), a expliqué à l'AFP : "Il ne s'agit pas de trancher si l'Atlantide a existé ou n'est qu'un mythe, ou de la localiser une bonne fois pour toutes, ce qui serait très présomptueux pour une histoire vieille de plus de 2.500 ans" ; "L'objectif est de faire le tour des hypothèses, recenser d'éventuels indices fiables, examiner les sources d'inspiration", précisant que des contributions avaient été rejetées car jugées "trop fantaisistes".

Il est vrai que l'Atlantide fait rêver depuis des millénaires. Rappelons que c'est Platon qui en parle pour la première fois : après avoir, dans La République, jeté les bases de l'État idéal, il le décrit dans le Timée et le Critias, où il est incarné par l’île de l’Atlantide, située au-delà des colonnes d’Hercule (Gibraltar) avant le cataclysme qui l'engloutit sous les flots. La question se pose toujours de savoir si Platon a inventé de toutes pièces cette île pour nourrir son propos, s'est inspiré d'éléments véridiques en les amalgamant, ou si l'île a réellement existé.

On essaye la plupart du temps de suivre Platon et de situer l'île dans l'océan Atlantique (photo). Ainsi, l'hypothèse la plus récente est celle d'un chercheur du CNRS qui a découvert un ensemble d'îles sous-marines au niveau du détroit de Gibraltar. Ces îles auraient été immergées il y a 9000 ans. Elles auraient pu abriter l'Atlantide avant d'être englouties par la montée des eaux à la fin de la dernière glaciation.

Mais d'autres hypothèses ont été envisagées : la plus souvent citée, soutenue par le Commandant Cousteau, suite aux travaux de l'archéologue grec Galanopoulos, identifie l'Atlantide à la civilisation minoenne (crétoise) détruite à la suite de l'éruption de Thêra (Santorin) vers 1500 avant J-C. De nombreux détails sur la culture Atlante décrite par Platon font d'ailleurs penser à la civilisation minoenne.

Après la découverte de l'Amérique, on l'a bien entendu exportée là-bas (Amérique latine).

Et puis, bien sûr, le mythe de l'Atlantide a fait naître nombre de fictions propres à faire rêver :

- Jules Verne faisait apparaître l’Atlantide lors d’une promenade au fond de l’océan organisée par le capitaine Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers.
- L'Atlantide de Pierre Benoît : l'auteur prend le contre-pied du mythe d'origine en plaçant l'Atlantide en plein cœur du Sahara et en considérant que la catastrophe qui l'a perdue fut le retrait brusque de la mer et non son arrivée subite.
- Bob Morane, dans au moins deux ouvrages : Opération Atlantide et Les spectres d'Atlantis.
- L'Énigme de l'Atlantide, 7e tome des aventures de Blake et Mortimer : Jacobs place l'Atlantide aux Açores et conforte le mythe d'une civilisation bien plus avancée que la nôtre.
- Hugo Pratt fait référence à l'Atlantide dans Mu, une aventure de Corto Maltese, où Corto découvre avec ses amis une entrée du continent perdu.
- Un dessin animé des Studios Walt Disney, Atlantide, l'empire perdu, sorti le 28 novembre 2001 avec, en français, les voix de Jean Reno, Patrick Timsit et Mouss Diouf...
- Dernièrement, à la télévision, la franchise Stargate a repris la légende de l'Atlantide pour créer une série dérivée (c'est un peu un spin-off) : Stargate Atlantis, représentant l'Atlantide comme une cité construite par une race appelés les Anciens et la situant dans la galaxie de Pégase.

Désormais, il faudra pour toute nouvelle hypothèse, une analyse rigoureuse. Nos chercheurs viennent en effet de mettre au point une liste de vingt-quatre critères que tout site supposé de l'Atlantide doit remplir pour être crédible. Cette liste exclut le site de Santorin.

14.7.05

Lisez Stevenson !



Robert-Louis Stevenson, écrivain écossais (1850-1886), est surtout connu pour sa fameuse Île au trésor ou son Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, si célèbre qu'on en a tiré une expression. Ajoutons le Voyage avec un âne dans les Cévennes et nous avons le tour de la connaissance de l'honnête homme français.

Or, bien d'autres écrits sont intéressants, pour ne pas dire passionnants. Ils montrent la variété du talent de Stevenson et son acuité d'analyse.
Découvrons aujourd'hui : la Croisière à l'intérieur des terres (An Inland Voyage), parfois traduit en français par Voyage sur les canaux et les rivières. Cet ouvrage, considéré souvent comme le premier édité de Stevenson, qui avait alors 28 ans, narre un périple à bord de deux canots se laissant conduire du canal de Willebroek, près d'Anvers, jusqu'à Pontoise en France, sous un temps généralement maussade.

C'est l'occasion pour Stenvenson de faire le portrait des personnes rencontrées, souvent hautes en couleur, comme les aubergistes (souvent féminines), les maris au visage alcoolique, les gens qui prennent nos voyageurs pour des mendiants (car il est inenvisageable à l'époque de voyager "pour le plaisir"). Des lieux marquants sont souvent merveilleusement décrits, telle la Cathédrale de Noyon. Et maintes péripéties émaillent le parcours. Mais ce qui fait la grande originalité de ce récit à mon humble avis, ce sont toutes les digressions philosophiques que l'auteur se permet. Ce voyage n'est finalement qu'une grande occasion de réfléchir sur le monde. Pas une page sans que l'auteur ne fustige son pays d'origine face aux coutumes qu'il découvre. On trouve quelques portrait sévères des pêcheurs, de la nourriture en Belgique, une certaine méfiance envers les enfants en groupe, un éloge de la péniche, sorte de paradis terrestre, un portrait du tambour militaire (mais oui !), etc. Pour vous donner un aperçu de cette prose magnifique, je vous livre la réflexion de Stevenson sur la forêt :

« Et certes, de tous les parfums du monde, l'odeur d'arbres nombreux est bien la plus suave et la plus fortifiante. La mer a une âcre saveur, qui vous fusille, vous prend par les narines comme du tabac à priser, et qui porte avec elle la belle idée du grand large et des hauts navires ; mais la senteur d'une forêt, qui s'en approche le plus pour cette qualité tonique, la surpasse de beaucoup par la douceur. Encore une fois, l'odeur de la mer n'est guère variée, mais celle d'un bois est infiniment changeante ; elle se modifie selon l'heure du jour, non seulement en intensité, mais aussi dans sa nature. Les différentes sortes d'arbres, comme l'on passe d'une partie de la forêt à une autre, semblent vivre parmi les différents types d'atmosphère. D'ordinaire la résine du pin prédomine, mais certains bois sont plus coquets dans leurs manières, et le souffle de la forêt de Mormal, qui nous arrivait à bord de cet humide après-midi, était embaumé par rien moins que l'églantine.

Je regrette que notre route ne nous ait pas toujours fait passer par les bois. Les arbres forment la compagnie la plus civile. Un vieux chêne qui pousse sur place depuis avant la Réforme, plus haut que plus d'un clocher, plus noble que la plupart des montagnes, est pourtant choise vivante, capable de maladie et de mort, comme vous et moi : n'est-ce pas là en soi une leçon d'histoire fort parlante ? Mais des dizaines d'arpents pleins de ces patriarches enracinés côte à côte, agitant leur verte cime au vent, leurs vigoureux rejetons jaillissant entre leurs genoux : toute une forêt, saine et belle, colorant la lumière, parfumant l'air, n'est-ce pas la plus imposante pièce du répertoire de la nature ? Heine voulait reposer comme Merlin sous les chênes de Brocéliande. Je ne me contenterais pas d'un seul arbre, mais si le bois formait un tout à la façon des banians, je voudrais être enterré sous la racine-mère de l'ensemble. Mes membres circuleraient d'un chêne à l'autre, et ma conscience se diffuserait à travers toute la forêt, donnant un cœur commun à cette assemblée de flèches vertes, pour qu'elle puisse également se réjouir de sa beauté et de sa dignité. Je crois sentir mille écureuils sauter de branche en branche en mon vaste mausolée tandis que les oiseaux et les vents survolent joyeusement son inégale surface feuillue. »
Puis, plus loin : "Je fus si pétrifié par la méchanceté de cet individu que je ne pus que le dévisager en silence. Un arbre ne m'aurait pas parlé ainsi."

Quelle écriture ! Je crois que je ne serais pas capable d'écrire une seule phrase de ce texte.

Cet ouvrage, vous ne pourrez malheureusement le lire, si cela vous chante, que dans la collection "La Pléiade" chez Gallimard (1er volume des œuvres). Il n'existe pas d'autre édition disponible actuellement en français. C'est très dommage. La traduction, magnifique, est de Laurent Bury.

N.B. Je ne reviens que lundi. Bon week-end à tous.

13.7.05

Canardages 13 07 2005



Où l'on rappelle l'élection de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, soutenu par Bernadette Chirac, "laquelle a donné des racines chiraquiennes à ses convictions et des ailes à son ambition".

Le journal liste les coupables de la perte des JO (attention : gros délire) :
- D'abord, bien sûr, les ignobles anglais. Thème repris pas la plupart des français ;
- Le MI 6, service de renseignements britannique. Vincent Couzet, consultant en stratégie, en est persuadé (Le Parisien, 8 juillet) : "pour opérer une mission de renseignements, la place de Singapour est inespérée : [les britanniques] sont là-bas chez eux". Il pense de même pour Paris : "On pourrait s'interroger sur la panne informatique dont a été victime la SNCF mercredi matin, à quelques heures du vote du CIO. C'est un incident que des gens bien organisés savent provoquer et le genre de petit détail qui peut faire basculer un vote." ;
- Les concerts du live eight. Eric Raoult, UMP (Le Parisien, 7 juillet) : "J'ai tendance à dire que Madonna et Bob geldof ont fait gagner Londres". Le Canard : "Surtout que Mireille Mathieu et Line Renaud ont déserté le champ de bataille" ;
- Le bloc anglo-saxon, trop uni (Lagardère, Le Parisien, 7 juillet) ;
- Les odieuses monarchies d'Espagne et du Royaume-uni, alliance "des têtes couronnées" (Le Parisien, 7 juillet) ;
- Juan Antonio Samaranch : "Une fois de plus, c'est bien le Catalan qui tire les ficelles" (Le Parisien, 8 juillet) ;
- Les pays de l'Est, dont les Polonais, qui avaient perdu selon Chirac une "occasion de se taire" quand ils soutenaient Bush en Irak, ont perdu une occasion de s'exprimer... pour Paris ;
- Du coup, l'Espagne tout entière, dont le vote s'est reporté sur Londres (L'humanité, 7 juillet) ;
- Les italiens : Libération révèle (8 juillet) que "Trois des autre membres italiens ont voté pour Londres" ;
- Les lâcheurs d'africains. Delanoë : "Il nous a manqué des voix dans un continent qui nous est proche" (AFP, 11 juillet) ;
- La guerre en Irak : "On retrouve une alliance Washington-Londres-Madrid qui rappelle l'alliance de la guerre en Irak" (Pierre Blayau, président du PSG, dans Le Parisien, 7 juillet) ;
- La faute au changement de gouvernement. Jean-Claude Killy : "Quand Barnier n'est plus au gouvernement, il n'est plus en position d'aider les Jeux" (Le Parisien, 8 juillet). Douste-Blazy maillon faible ?
- Le non au référendum (Jean-Paul Huchon, Les Échos, 7 juillet) ;
- La corruption du CIO (Le Journal du dimanche, 10 juillet) ;
- L'absence de Zizou. Mais oui, l'Angleterre avait amené son Beckham.
Comme le dit le Canard, l'étonnant dans l'histoire, "c'est que Paris ait obtenu une demi-centaine de voix malgré ces obstacles, handicaps, coups bas et vilenies diverses".

On apprend que, sûr de l'élection de Paris aux JO, Chirac avait fait venir spécialement une équipe de France 2 dans son avion pour filmer en exclusivité ses cris de joie en apprenant la bonne nouvelle, suivis de ses coups de fils à Lamour, Killy, Douillet, etc. Patatras ! Et, du coup, aucune image de l'airbus présidentiel.


Le 6 juillet, la mission parlementaire d'évaluation et de contrôle sur les cessions du patrimoine immobilier de l'État a remis à Jean-François Copé, ministre délégué au Budget et porte-parole du gouvernement, un rapport qui stigmatise tout particulièrement "l'incurie de la gestion des logements de fonction". Et ils lui ont demandé de s'attaquer rapidement au problème. N'est-ce pas cocasse ? Rappelons due Monsieur Copé était à peu près dans le même cas que Monsieur Gaymard lors du fameux scandale mais qu'il est passé à travers les gouttes (cela doit nous conduire à beaucoup de vigilance sur le déferlement médiatique autour d'une personne). Je vous renvoie au hors-série du Canard enchaîné actuellement en vente : "Les "Gaymard" de la République", sur ce problème des logements de fonction.

Une perle du Figaro du 9-10 juillet, après les attentats de Londres, en une : "Les Parisiens gardent leur sang-froid". Commentaire du Canard : "C'est vrai : aucune panique dans le métro, pas de suicide collectif. Mais c'est un peu grâce à la météo. Comme on dit à la météo anglaise par temps de brouillard sur la Manche : "Le Continent est complètement isolé"."
- Dans Lozère nouvelle (1er juillet) : "Je n'ai pas entendu des cris d'Orphée...". Le Canard : "Ces cris d'orfraie (oiseau de proie), ça mérite Eurydice sur dix !".
- Dans Le Progrès (30 juin) : "L'enfance de son client explique beaucoup de choses. Avec un père mort tragiquement à l'âge de trois ans...".
- Le Républicain Lorrain (3 juillet) : "Jésus n'a choisi que des hommes pour apôtres et était lui-même un homme, selon l'Église."
- Le Dauphiné libéré (29 juin) : "Canicule : le point sur la prévention et le rôle des médecins traitants avec le docteur Sécheresse". Comme son nom l'indique...

Et quelques dessins pour finir :
- Garden (mal) Party à l'Élysée. Sarkozy regardant Chirac : "Encore une garden party et c'est la quille ?!!".
- Un islamiste londonien brandissant une photo d'explosion : "Nous sommes pour le réchauffement de la planète".
- Les conseillers du président, planchant sur l'interview du 14 juillet : "Évitons les domaines au sujet desquels il a échoué... / Ça fait un paquet de domaines / Parlons des vacances ! Il réussit toujours ses vacances !".
- Un français moyen regardant la télé : "Bigre ! Cette fille a des nichons comme des menhirs !". Sa femme passant la tête par la porte : "Dolmen !".
- Deux anglais discutent : "La France a triché pour perdre... Elle a invité Chirac à la cérémonie".

12.7.05

Sydney et son opéra



Pardon pour ce silence d'une semaine indépendant de ma volonté. Me voici de retour.

On connaît tous l'opéra Garnier à Paris ou celui de la Scala de Milan. Ces bâtiments témoignent du prestige culturel de leur ville mais aussi d'une époque qui mettait ce genre musical au-dessus de tous les autres. Il est cependant une autre ville beaucoup plus "moderne" dont l'opéra est devenu, depuis son inauguration en 1973, le symbole. Il n'est qu'à voir par exemple une des scènes du film d'animation Le Monde de Nemo.

Je veux parler naturellement de l'Opéra de Sydney. Eh bien, devant la reconnaissance internationale de son architecture, sorte de voilure blanche s'enfonçant dans le port, ce monument vient d'être classé au patrimoine national de l'Australie et sera proposé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

C'est la consécration pour un bâtiment qui avait connu des débuts houleux : polémique sur son esthétique et sur son coût, construction sur seize ans et démission de l'architecte, le Danois Jorn Utzon, au beau milieu du chantier.

Cette nouvelle me ravit car je trouve ce bâtiment magnifique. Je ne sais pas si vous partagez mon avis...

2.7.05

Ton Bush en kilt sur internet ! (avec l'accent adéquat)




« Le président américain George W. Bush, qui fêtera son 59e anniversaire la semaine prochaine au cours du sommet du G8 en Ecosse, a l'intention de repousser poliment mais fermement toutes les tentatives pour lui faire goûter la spécialité locale, le "haggis", ou panse de brebis farcie.

"Oui, le +haggis+, on m'a parlé du haggis", a répondu M. Bush lorsqu'un journaliste du quotidien Times lui a demandé s'il était tenté de goûter ce plat réputé. "Non", a-t-il ajouté.

"D'habitude, pour mon anniversaire, ma mère me demandait: qu'est-ce que tu veux à manger ? et je ne me rappelle pas lui avoir jamais répondu: du haggis, maman", a raconté le président américain dans l'interview publiée dans le quotidien londonien daté de jeudi.

M. Bush a également indiqué qu'il n'avait pas non plus envie de porter le kilt écossais pour la photo de groupe traditionnelle des leaders du G8.

Le président américain s'est souvenu qu'il avait vu son ami Bill Gammell, un ancien international écossais de rugby qui dirige actuellement une firme de prospection de pétrole et de gaz, porter un kilt lors d'un banquet royal donné en l'honneur de M. Bush pendant sa visite d'Etat en Grande-Bretagne en 2003.

"Gammell est apparu dans son kilt. Je lui ai dit: Ecoute, mon gars, tu peux porter ton kilt, mais je ne vais pas en mettre un", a raconté le président.

M. Bush séjournera la semaine prochaine dans le complexe hôtelier somptueux de Gleneagles pendant les trois jours du sommet avec le Premier ministre britannique Tony Blair et les autres leaders des Huit nations les plus industrialisées du monde. Son anniversaire tombe mercredi prochain, premier jour de la réunion. »
Source : AFP 30 juin 2005

Quelle chance d'avoir un homme de cette stature pour diriger le monde !

1.7.05

Canardages 3



Enfin, la revue de presse que vous attendiez tous...

D'abord, du pas drôle. Le Canard rappelle cette phrase récente de Dick Cheney à propos des prisonniers de Guantanamo : "Ils sont bien nourris. Ils ont tout ce qu'ils veulent. Ils vivent sous les tropiques". Si ce n'est pas du cynisme absolu...

On apprend que la délégation française allant soutenir le JO 2012 à Singapour sera composée de 250 personnes ! A la demande du Comité d'organisation, 202 billets ont été offerts par Air France, 42 personnes voyageront dans l'airbus présidentiel, et d'autres chefs d'entreprise viendront par leurs propres moyens (Arnaud Lagardère...). Liste des invités (tous frais payés) : sportifs, élus, sponsors, les Présidents des six groupes politiques du Conseil de Paris, collaborateurs et fonctionnaires de l'Hôtel de Ville, représentants de toutes les centrales syndicales (pour prouver qu'il n'y aura pas de grèves en 2012). Bon, en 2001, à Moscou, pour la candidature précédente, la délégation française n'était composée que de 62 personnes. Je me demande si l'on n'en fait pas trop et si cela ne va pas nous desservir. Enfin, comme le dit le Canard, à défaut de gagner les Jeux Olympiques, on aura au moins gangé l'épreuve de la délégation la plus importante.

Dessin de Cabu : écran de télé, Sarkozy devant les micros : "Je veus débarrasser la France des voyous". Chirac, trépignant devant son poste : "Les promesses non tenues, c'est mon domaine réservé !".
Dessin de Lefred-Thouron : Sarkozy à Chirac : "Tolérance zéro pour les récidivistes !". Chirac : "Ne me regardez pas comme ça : je ne suis récidiviste que du non-lieu...".
Autre du même, à propos du médedecin référent : le médecin est en train de prendre la tension de son patient, qui lui demande : "Alors, que me proposez-vous comme cadeau de bienvenue ?"

Long article très intéressant intitulé "Les consommateurs victimes des "bourre-pifs"", sur le "marketing olfactif". On y apprend (ou réapprend) toutes les odeurs que les commerçants diffusent pour nous faire acheter leurs produits, du boulanger avec son parfum de "bon pain chaud et croustillatn", Renault et ses effluves de cuir au stand de la Logan (dont les sièges sont en Skaï...), les magasins Printemps qui diffusent l'été un parfum de crème solaire au rayon maillots de bain, l'odeur de "cave à vins" dans les supermarchés, etc.

Après les sujets fautifs au bac et au brevet (voir précédent post), les sujets impertinents d'actualité. Exercice proposé aux candidats de la zone Amérique du Nord du bac ES :

« Le gouvernement d'un pays envisage de baisser un impôt de 30 % en cinq ans.
1. On suppose que le pourcentage de baisse est le même chaque année.
Vérifier que ce pourcentage de baisse annuel est alors égal à environ 6,89 %.
2. La première année cet impôt baisse de 5 %, la deuxième année la baisse est de 1 % et la troisième année de 3 %.
a. Qulle est la baisse, en pourcentage, de cet impôt au terme de ces trois années ?
b. Pour atteindre cet objectif quel pourcentage annuel de baisse doit décider ce gouvernement, en supposant que ce pourcentage est le même sur les deux dernières années ? »

Le Canard ajoute : on pourrait continuer avec un gouvernement qui s'attaquerait au trou de la Sécu, à la dette de l'Etat, à la stagnation du chômage, etc. Et si un bachelier trouve une solution, il aura les félicitations du Ministre de l'Education et la gratitude du reste du gouvernement.

Les mots font peur : en Angleterre, "Couch potato" désigne les ados affalés devant la télé (Le Point, 23 juin). Eh bien, les producteurs de pomme de terre ont manifesté lundi devant le Parlement pour obtenir le retrait de cette expression du dictionnaire Oxford, où elle est présente depuis 1993. Le Canard ajoute : "Chez nous, les producteurs de navets, d'andouilles et de cornichons se tâtent pour porter plainte".

Quelques perles de la presse :
- Libération (18 juin, supplément) : "Le style, c'est l'homme, comme disait Bossuet". Le Canard : "L'évêque de Meaux passe pour un vrai Buffon !"
- La Provence (24 juin) : "Nicolas Sarkozy lance à Aix la saison des feux de forêts". Le Canard : "Il va les éteindre au Kärcher ?"
- La Provence (19 juin), à propos de proxénétisme : "Durant sa garce à vue...". Le Canard : "C'était une garde à vue, pour parler gruement".
- Le Monde (14 juin , supplément) : "Assainissement rapide des finaces pubiques". Le Canard : "Pour redresser les finances publiques, un seul mot d'ordre : "Touffe unis !"

Et pour finir, une phrase de l'album de la Comtesse : "Villepin de reste pas coi devant le Front".