14.4.06

Chapeau le drapeau !


En ce mois d’avril, la Reine Elizabeth II, 80 ans la semaine prochaine, n'est pas la seule Britannique de marque à célébrer son anniversaire en avril : l'Union Jack a fêté ses 400 ans d'existence avant-hier.

Petit historique : le drapeau du Royaume-Uni — certes dans une version différente — a flotté pour la première fois le 12 avril 1606, et il a été depuis largement récupéré, par les nostalgiques de l'empire colonial ou les fans des « sixties », en passant par l'extrême-droite politique ou les « hooligans » abreuvés de bière et de football. Pensons aussi à Austin Powers...

Le quotidien Daily Telegraph a qualifié mercredi le drapeau « d'encore plus britannique que les “fish and chips” » et « d'insigne globale du “Brit” moderne ». C’est dire. Et, ce qui me touche toujours beaucoup, malgré les hommages rendus à ce fameux drapeau bleu, blanc, rouge, la Grande-Bretagne reste bien moins patriotique que son homologue américain, qui voue un tel culte aux étoiles et bandes de son drapeau, symbole de fierté, que cela en est parfois insupportable et ridicule.

Michael Faul, rédacteur en chef de Flagmaster magazine, explique : « L'Union Jack n'est pas très populaire au Royaume-Uni parce qu'ici les Britanniques sont avant tout fidèles à la monarchie ». Car le drapeau britannique est né de l'union entre l'Angleterre et l'Ecosse, après la mort de la Reine Elizabeth 1re en 1603. Son successeur, James 1er d'Angleterre (connu comme VI en Ecosse), décide alors de combiner la croix écossaise de St-André (bleue et blanche) avec la croix anglaise de St-George (rouge et blanche). Plusieurs modèles ont été alors envisagés, avant celui définitivement adopté le 12 avril 1606. Connu comme « le drapeau britannique », il devait servir uniquement à la marine civile et militaire des deux peuples. Mais les marins écossais boycottèrent son usage, alléguant que la croix de St-George était placée au dessus de la croix écossaise, un signal de leur assujetissement. L'union de la Grande-Bretagne avec l'Irlande en 1801 a conduit à l'ajout de la croix irlandaise rouge de St-Patrick, créant le drapeau moderne du "Royaume uni".

Chez Mr Flag.com, une entreprise de Swansea au Pays de Galle spécialisée dans la confection de drapeaux, l'Union Jack est le deuxième meilleur produit derrière la croix de St-George. Mais son propriétaire Charles Ashburner n'a pas caché que « la popularité du drapeau de l'union demeurait très relative auprès des différentes nations britanniques » (Nord-Irlandais, Ecossais et Gallois).

Si la popularité de l'Union Jack a chuté dans les années 80, quand des partis d'extrême-droite comme le Front National et le British National Party ont tenté de se l'approprier, il est aujourd'hui redevenu comme un accessoire de mode à travers le monde, la robe iconique de Geri Halliwell, une des chanteuses des Spice Girls, ou le gilet du Prince William en témoignent.

L'Union Jack, qui fait également partie des drapeaux australien, néo-zélandais et fidjien, sera certainement davantage en évidence à l'approche des jeux Olympiques de 2012. Mais dans une Grande-Bretagne de plus en plus multicuturelle, il faudra beaucoup d'efforts pour en faire un vrai symbole d'unité nationale, comme le souhaiterait le ministre des Finances Gordon Brown, qui a récemment lancé un appel contesté au patriotisme en suggérant de placer un drapeau dans chaque jardin. Une fois de plus, cela rappelle l’Amérique au lendemain du 11 septembre. Mais on n’est pas en Amérique... Selon M. Ashburner, le gouvernement devrait d'abord montrer l'exemple dans ce dossier, notamment en changeant les conditions qui stipulent que le drapeau ne peut flotter sur les édifices gouvernementaux que 18 jours par an, concluant : « La popularité du drapeau augmenterait peut-être si les gens le voyaient tous les jours ».

Flotte, drapeau, flotte ! Et "Honni soit qui mal y pense" !

D’après : AFP, 13 avril 2006

11.4.06

Quel drôle d’hydraule !


Et un nouvel instrument, un ! En fait, un très ancien, puisqu’il s’agit de l'hydraule, l'orgue à tubes antique, dont Georges Parashos, quinquagénaire passionné de fabrication d'instruments à vent, propose, plusieurs centaines d'années après sa disparition, une de rares copies dans le monde. Monté sur une boîte en bois avec trente-six tuyaux et un clavier comptant le même nombre de touches, couvrant trois octaves, cet instrument encombrant haut de 2,6 mètres et pesant 100 kg produit un son entre la flûte de Pan et celui de « la voix humaine », raconte l’artisan-musicien.

Depuis son atelier de la banlieue d'Athènes, il explique : « Mais à l'opposé de la flûte, le son n'est pas produit par le souffle du musicien mais de manière mécanique ». À l'aide d'une pompe actionnée par l'assistant du musicien (« l'élote » antique), « l'air entre dans un récipient à bronze rempli d'eau situé en bas de l'instrument, avant de se diriger sous pression vers les tuyaux qui produisent le son », détaille-t-il.

C'est en 1995 que le Centre culturel européen de Delphes, sous l'égide du ministère grec de la Culture, lui a confié la reconstitution de l'hydraule, dont des vestiges datant du 1er siècle avant J.C avaient été mis au jour trois ans auparavant par l'archéologue Dimitris Pantérmalis, à Dion, près de Salonique, qui raconte : « C'était la première fois en Grèce qu'on découvrait des tuyaux d'hydraule, ancêtre de l'orgue ecclésiastique d'Europe occidentale inventé à l'époque hellénistique par Ctésibios d'Alexandrie et décrit par son disciple Héron ». « À part sa valeur musicale, sa fabrication a révélé des informations importantes sur la technologie antique », souligne-t-il.

Suivant des méthodes anciennes, les seuls matériaux utilisés pour la reconstitution de l’instrument ont été le bois et le bronze. Les travaux ont coûté près de 120.000 euros - un coût principalement dû aux études d'ingénierie nécessaires pour retrouver son fonctionnement exact - et se sont achevés en 1999.

Depuis, des concerts comprenant des morceaux de musique antique, ecclésiastique, populaire ou contemporaine grecque, ont été organisés en Grèce mais aussi au Japon (1999), en Allemagne (2000), en Espagne et au Royaume-Uni (2001). On attend la France.

La passion de M. Paraschos pour l'instrument n'est pas retombée puisque, après avoir rompu avec le Centre des Delphes, il a redémarré en 2001 une seconde copie à ses propres frais, achevée trois ans plus tard avant d'être officiellement présentée lors des jeux Olympiques d'Athènes, en août 2004 : « Je souhaite faire connaître cet instrument à l'étranger. Il y a des musiciens qui ont exprimé un intérêt particulier pour son son", indique-t-il tout en soulignant qu'outre les œuvres contemporaines ou anciennes grecques, le répertoire de l'instument peut s'étendre à des œuvres de musique classique.


Une pianiste, Niki Goudoumi, s'est mise à apprendre l'hydraule depuis un an et demi. Selon elle, l'exécution d’œuvres de Bach ou Debussy « n'est pas exclue ». « Le son de l'hydraule donne une dimension différente aux oeuvres exécutées, c'est avant tout la voix de l'histoire » dit-elle, relevant toutefois les difficultés pour apprendre l'instrument, « l'ordre du clavier étant tout à fait différent de celui du piano ».

À ne pas mettre, donc, entre toutes les mains.

D’après : AFP, 10 avril 2006

10.4.06

Un lapin sous la pleine lune ?


Quand la fiction est rejointe par la réalité ! Et pas n’importe quelle fiction puisque ce n’est même pas un film avec des personnages en chair et en os mais un film d’animation, le fameux long-métrage avec Wallace et Gromit opposés au lapin-garou. Eh bien, selon l’AFP, pourtant sérieuse en général, et d’après la presse locale, un lapin géant dévaste en ce moment les potagers de Felton dans le nord-est de l'Angleterre, ce qui a poussé les propriétaires à embaucher des gardes pour abattre la bête mystérieuse.

Surnommé « lapin-garou » par les habitants de la région d'après le film d'animation Wallace et Gromit, l'animal aurait déjà décimé des théories de poireaux, de navets, d''oignons, de panais et de carottes. Rappelons que dans le film, il s’attaquait aux plus beaux légumes destinés à un concours.

Les seuls indices de l’existence de la bête demeurent des traces surdimensionnées et des témoignages d'habitants décrivant la bête comme un croisement de lapin et de lièvre, mais en plus grand, et avec une oreille plus grande que l'autre. « Ce n'est pas un lapin ordinaire, nous avons affaire à un monstre », a déclaré à la Northumberland Gazette Jeff Smith, 63 ans. « J'ai vu ses traces, elles sont plus grandes que celles d'un cerf ! », a-t-il soutenu, affirmant avoir aperçu l'animal deux mois plus tôt.

Si les héros de Wallace et Gromit se débarrassent des nuisibles avec un « aspirateur à lapin », les jardiniers de Felton ont opté pour la solution plus traditionnelle du fusil, ce qui leur a valu des plaintes de la société de protection des animaux. « On nous a dit de tirer à vue mais pour l'instant, nous n'avons pas eu beaucoup de chance », a indiqué Mark Cadman, un des gardes embauchés pour protéger les jardins.

Mouais. Comme le film sort juste en DVD, je me demande s’il ne s’agit pas d’un coup de pub. Ou de pub (vous voyez ce que je veux dire ?).

Source : AFP, 7 avril 2004

7.4.06

Attention les mirettes, les majorettes sont là !


Vous en avez tous rêvé, Château-Renault l’a fait ! Avouez que la vue de gambettes haut levées par des demoiselles coiffées d’un képi « décalé » et accompagnées du tambour est une vision qui vous fait frémir. Moi bof, ce serait plus d'horreur que de plaisir mais bon, il en faut pour tous les goûts.

Bien que l’on voit ces charmantes demoiselles plutôt dans les films américains (par exemple dans le remake il y a quelques mois de Starsky et Hutch), c’est la France qui détient désormais le record du monde du plus grand rassemblement de majorettes, selon l'organisateur Philippe Ligneul. Cinq cent soixante-trois majorettes, âgées de 2 (?) à 40 ans, venues de toute la France, ont battu samedi à Château-Renault (Indre-et-Loire) ce record et la ville n’en est pas peu fière.

L'organisateur explique : « J'ai lancé un appel au record sur internet et de très nombreux clubs de majorettes de toute la France y ont répondu favorablement. J'ai été agréablement surpris. Et je le suis encore aujourd'hui car les gens ont tenu parole ». Après le rassemblement, suivi d'un défilé dans la ville, les majorettes se sont retrouvées sur le terrain du stade local où a été officialisé le record.

Depuis plusieurs années, M. Ligneul organise des records du monde, tous inscrits au livre Guiness, « pour animer la commune et la faire connaître ». « Nous avons réalisé le plus grand fromage du monde, une tonne de fromage de chèvre, la plus longue andouillette, un kilomètre, la plus grande barbe à papa, 1,20 m de haut », a-t-il précisé (Sophie en est malade...).

L'ancien record était de trois cent vingt-huit majorettes, établi en 2004 dans la ville de Louisville, aux Etats-Unis. Le nouveau record réalisé devant un huissier, Me Xavier Berger, devrait être inscrit dans le livre Guinness des records.

Quel spectacle inoubliable ! Enfin, s’il a correspondu à la photographie ci-dessus (majorettes polonaises), il tient presque plus du French-cancan que du défilé militaire !

Source : AFP, 1er avril 2006

6.4.06

En France, on n’a pas d’insultes, on a des bons mots (enfin...)


Continuons dans le registre politique, mais plus soft, plus drôle et plus au second degré. Je vais vous parler du jury du prix « Press club, humour et politique », composé de dix-sept membres et présidé par Jean Miot, ex-président de l'AFP, lequel jury a procédé à une nouvelle sélection de cinq « petites phrases » drôles ou persifleuses, pour son prix qui sera décerné en juin 2006, avec une dernière sélection fin mai.

L'une des phrases retenues est due à Ségolène Royal : « Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit ».

Jean-Pierre Raffarin a été sélectionné pour avoir dit de cette même présidente de la région Poitou-Charentes : « Ségolène, elle séduit au loin et irrite au près ».

Bernadette Chirac figure aussi dans la sélection pour un propos sur Dominique de Villepin : « Je ne l'ai pas beaucoup côtoyé à l'Elysée, on peut ne pas prendre le même escalier ». Rappelons qu’elle l’appelle en privé « Néron ».

Les deux dernières phrases sélectionnées sont de Dominique de Villepin et de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre pour avoir dit à propos des manifestations anti-CPE : « J'entends ceux qui manifestent mais j'entends aussi ceux qui ne manifestent pas », le ministre de l'Intérieur pour avoir répondu à Dominique de Villepin : « En France, ce ne sont pas les couilles que l'on coupe mais la tête ». (Il répondait à une affirmation de Dominique de Villepin disant : « Nous sommes en 14, c'est la guerre des tranchées, moi j'ai des couilles », selon le communiqué du Press Club).

Le prix «Press club, humour et politique» 2005 avait été décerné à Nicolas Sarkozy pour sa déclaration: «je ne suis candidat à rien». Finalement, même si je n’ai pas de sympathie pour beaucoup de ses actions, je le verrais bien à nouveau lauréat cette année...

Source : AFP, 3 mars 2006

5.4.06

Coglioni ! Pardon, c’est du Berlusconi dans le texte !


Ah ça vole haut le débat politique en Italie ! Vous me direz, en France, ce n’est guère mieux. Encore évite-ton pour l’instant les insultes, hormis souvent à l’extrême droite. Chez nos voisins transalpins, c’est autre chose, grâce au bateleur qu’ils ont élu à leur tête et qui, en délicatesse pour sa réélection dans le cadre des législatives, en fait beaucoup, comme à son habitude. Grâce à lui et à ses adversaires, « Salaud », « délinquant politique », « bouffon », « fou », « menteur », ont fait leur entrée dans la campagne électorale.

Après « l'idiot utile » adressé lundi soir au cours du débat télévisé à son adversaire Romano Prodi, dirigeant de centre gauche, qui venait de le comparer à un « ivrogne » (pas très malin non plus), Berlusconi est revenu à la charge mardi, assurant que les Italiens « ne sont pas suffisamment couillons pour voter contre leur propre intérêt ». Du coup, les italiens de gauches défilent avec des pancartes « nous sommes des couillons ». Petit historique de l’utilisation du terme ivrogne : Berlusconi a lancé avec furie « Respectez le chef du gouvernement ! » quand Romano Prodi l'a raillé en citant calmement le dramaturge britannique George-Bernard Shaw : « M. Berlusconi s'accroche aux chiffres comme les ivrognes s'accrochent à leur réverbère ». Quant à Antonio Di Pietro, un ancien procureur anti-corruption devenu député d'opposition, il a lancé : « Plutôt "couillons" que Berlusconi ! »

Ça dérape sec ! Début mars déjà, Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien et alliée de M. Berlusconi, affirmait à la télévision qu' « il vaut mieux être fasciste que pédé », propos repris quelques semaines plus tard par un autre membre de l'extrême droite, Roberto Fiore. Roberto Calderoli, ministre des Réformes à l'époque et haut dirigeant du mouvement populiste de la Ligue du Nord, fustigeait également en janvier « les prétentions absurdes de ces pédés » réclamant la reconnaissance des unions civiles.

Ce n’est malheureusement pas nouveau. Lors des précédentes législatives, en 2001, le leader de la Ligue du Nord Umberto Bossi avait fait scandale en traitant le chef du gouvernement sortant de gauche, Giuliano Amato, de « nain nazi ». Celui-ci l'avait pris avec beaucoup d'humour, affirmant « nazi, je veux bien, ça peut se discuter, mais nain, non, je suis plus grand que lui ».

Les railleries personnelles sont également devenues fréquentes. Silvio Berlusconi a ainsi traité Piero Fassino, secrétaire général du principal parti d'opposition, les Démocrates de gauche (DS), de «parrain pour les pompes funèbres» en raison de sa maigreur. Il ne manque également aucune occasion pour se gausser de l'apparence peu télégénique de Romano Prodi.

Celui-ci le lui a bien rendu en affirmant que «les seuls grands travaux réalisés par Berlusconi avaient été son lifting et ses implants» capillaires. Il lui a aussi suggéré de monter sur une chaise, car il aura peut-être ainsi «l'air plus imposant», une allusion à la petite taille du chef du gouvernement.

Chez nous, au moins, quand Dominique de Villepin traite les députés de « connards », il ne le fait pas devant les caméras !

Sources : AFP, 4 avril 2006 ; Associated Press, 5 avril 2006

4.4.06

Le western désormais sans arme


John Wayne, reviens, ils sont devenus fous ! L'illustre carabine Winchester vient peut-être de tirer sa dernière cartouche avec la fermeture de l'usine où elle était fabriquée depuis 1866. Catherine Sullivan-DeCarlo, chargée de la communication à New Haven dans le Connecticut, a indiqué que les 186 employés de l'usine U.S. Repeating Arms Company venaient d’être remerciés vendredi dernier, l'usine ayant cessé toute activité deux jours plus tôt. Elle a précisé que la mairie cherchait toujours un éventuel repreneur mais devait pour cela vaincre plusieurs obstacles. Pour ce faire, « nous parlons à plusieurs fabricants d'armes et en même temps nous discutons avec Olin pour essayer de garder le nom Winchester ici. Autrement, nous craignons que le nom Winchester ne parte à l'étranger », a-t-elle indiqué. Pourquoi pas en Belgique ? Une carabine belge, voilà qui a de la frite ! Ce serait évidemment un comble pour « la carabine qui a fait l'Ouest », selon le surnom donné au modèle 1873 de la Winchester (celui de la photo), rendue célèbre par son levier de chargement particulier qui autorisait un rythme rapide de tir.

U.S. Repeating Arms Company et l'usine de New Haven appartiennent au manufacturier belge Herstal, qui a obtenu de la firme américaine Olin la licence d'exploitation sur ce nom célèbre. C'est Oliver Fisher Winchester qui, en 1853, a fondé la New Haven Arms Company dont le nom deviendra Winchester Arms Company en 1866. La Winchester est en fait basée sur un précédent modèle, le « Henry Rifle » utilisé pendant la guerre de Sécession. Les pionniers partant à la Conquête de l'Ouest vont adopter cette carabine à répétition qui deviendra l'arme de choix de personnages devenus quasi-mythiques comme Buffalo Bill.

Les westerns et les séries télévisées ont bien sûr prolongé sa célébrité loin dans le XXe siècle. Josh Randall, le personnage joué par Steve McQueen dans la série Au nom de la loi (Wanted : Dead or Alive aux Etats-Unis) en utilise une à canon scié. James Stewart a recours au modèle 1873 dans Winchester 73 d'Anthony Mann (1950). L'arme connaîtra de nombreuses nouvelles versions dont l'une sera même utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale par les troupes américaines.

Pour garder l'usine à New Haven, la municipalité veut pouvoir offrir à un éventuel repreneur la possibilité de garder le nom Winchester et négocie à cette fin avec Olin. Selon le maire de New Haven, John DeStefano, lors d'une réunion du conseil municipal à la mi-mars, « Nous avons demandé à ce que Herstal ne puisse pas renouveler sa licence maintenant ou, sinon, pour une durée inférieure à dix ans », sa crainte étant de voir Herstal garder le nom mais faire fabriquer la carabine dans ses autres usines à l'étranger. C'est déjà le cas de plusieurs modèles portant le nom Winchester mais qui ne sont pas basés sur le modèle 1894, fabriqué à six millions d'exemplaires depuis la fin du 19e siècle et lui-même descendant du modèle 1873. Sinon, il propose aussi à Herstal de céder l'usine et les équipements pour une somme symbolique à la ville, en échange de l'abandon de toutes les créances que celle-ci détient sur le manufacturier belge : « Si Herstal était prêt à le faire, cela aiderait la ville à progresser dans ses tentatives pour trouver un repreneur. Nous avons plusieurs sociétés intéressées », ajoutant : « Winchester est installé à New Haven depuis 140 ans. C'est un véritable symbole culturel », conscient que si elle ne s'accompagne pas du droit d'utiliser le nom Winchester, l'usine est beaucoup moins intéressante pour un éventuel repreneur.

Encore un licenciement carabiné, sans CPE (Carabine Parfaitement Entretenue) !

[P.S. Passion de tout : depuis au moins deux semaines, je n'arrive pas à laisser de message sur ton site. J'arrive à me connecter mais à rien publier. Je continue à essayer mais cela m'agace. Il est vrai que Microsoft et Mac ne font pas toujours bon ménage Ne pense pas que je délaisse ton blog pour autant. Bonne journée à toi.]

Source principale : AFP, 3 avril 2006

3.4.06

Une montre molle ou un Rhinocéros en dentelle ?


On connaît Dali comme un des plus grands peintres du XXe siècle et même comme personnage. On le connaît moins comme sculpteur. Et pourtant, comme son grand Rival Picasso, Dali a touché un peu à tout, y compris à la sculpture. Lille Grand Palais accueille depuis samedi, et jusqu'au 1er mai, une exposition de sculptures et de gravures de Salvador Dali, permettant ainsi de découvrir un aspect relativement peu connu de l'œuvre du maître catalan.

Organisé par le collectionneur Serge Goldenberg, l'exposition présente une quarantaine de sculptures, dont le célèbre Rhinocéros habillé en dentelle, œuvre gigantesque de 1956 appartenant à la fonderie Valsuani et qui accueille le visiteur à l'extérieur (voir photo, complètement surréaliste - dans tous les sens du terme - ce mastodonte en petits froufrous).

De nombreuses autres pièces proviennent de la collection Clot, dont Figure Faunesque, Don quichotte assis ou encore le Christ de Saint-Jean-de-la-Croix, une œuvre dalinienne en trois dimensions. Dali avait réalisé ces œuvres sous le soleil de Port-Lligat en Espagne, à la suite d'une commande, en 1970, d'Isodro Clot, collectionneur d'art espagnol. Des quarante-quatre cires nées des mains de l'artiste, vingt avaient été fondues en bronze, selon le procédé d’ « à la cire perdue ».

Parmi les autres œuvres présentées, on trouve les cinquante illustrations originales de la série Les chants de Maldoror, rarement exposées dans leur intégralité. Inspirés du recueil de poèmes du comte de Lautréamont, Les chants de Maldoror revêtent un « intérêt majeur dans la mesure où beaucoup d'œuvres postérieures de Dali ne seront qu'une déclinaison des thèmes créés dans cette œuvre », comme les montres molles ou le piano surréaliste, explique Serge Goldenberg.

Le visiteur pourra également découvrir des gravures extraites de la Mythologie, des Hippies ou encore des tapisseries sur le thème des "Douze tribus d'Israël".


Rendez-vous à l’exposition "Dali sculpteur", exceptionnelle sélection de 200 œuvres : 50 sculptures dont 6 bronzes monumentaux. Plus de 100 lithographies et gravures originales. Rare collection de tapisseries.
Lille Grand Palais, jusqu'au 1er mai. Tous les jours de 11H00 à 19H00, nocturnes les vendredi et samedi jusqu'à 22H00, ainsi que du vendredi 28 Avril au lundi 1er Mai de 11h00 à 22h00.
TARIFS : 7 € pour le public - 5 € pour les étudiants et personnes âgées - gratuit pour les moins de 12 ans.
Renseignements : Mme DANNER : 06 07 25 20 70



Sources pour l’essentiel : AFP, 3 avril 2006