18.7.07

Rêvons de mots (suite)


Continuons notre parcours des pensées posthumes de Ryamond Devos.

À ceux qui me châtient parce qu’ils m’aiment bien, je préfère ceux qui me haïssent et me foutent la paix.

Quand j’ai débuté au cabaret, le public était surtout composé de gens aisés.
Je n’ai rien contre les riches mais... ils portent des gants.
Alors, quand ils vous applaudissent... c’est feutré !

Il m’arrive de temps en temps de m’écrier «  Bon anniversaire  ! » à la fin de la représentation, en partant du principe qu’au moins un spectateur est concerné. Pour qu’il ait le plaisir de se dire : «  Tiens, aujourd’hui, c’est pour moi qu’il a joué !  ».

J’ai connu un boa... c’était un serpent long de six pieds... qui rampait de travers.
Alors, les autres serpents disaient, le voyant onduler :
- Le boa boit !

Cher Monsieur,
Je suis heureux de vous faire part de ma nouvelle découverte, le stylo à encre invisible.
Pour lire cette missive, il vous suffira de repasser la plume du stylo sur le tracé des lettres et celles-ci deviendront apparentes.
Votre dévoué

Lorsqu’un chêne sent le sapin, il sait que sa dernière heure est arrivée.

Quand on regarde la Vénus de Milo, on se dit que la sculpture manque de bras.

L’avare :
- S’ils m’aiment, c’est pour mon bien.

Extrait de : Raymond Devos, Rêvons de mots, Paris : Le Cherche midi, 2007.

16.7.07

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?


Je suis en train de lire le recueil posthume de pensées de Raymond Devos réunies par son secrétaire Pierre Herran. L’ouvrage est bien sûr décousu, à la manière des liasses retrouvées puis constituant les fameuses Pensées de Pascal. Il est, du coup, classé comme un dictionnaire, par entrées. On y retrouve la verve de l’humoriste que j’aimais beaucoup (ainsi que Cacou, si je me souviens bien). Je vous en offre un extrait, propice, comme toujours, à la méditation.

ÂME

Je suis encore sous le coup d'uue émotion violente.
Je viens de passer une radio, une radiographie.
Le docteur m'a dit:
- Qu'est-ce que vous éprouvez?
- Du vague à l'âme !
- Pouvez-vous être plus précis? On va voir ça...
Il m'a placé derrière un écran lumineux et il a commencé à observer ma vie intérieure, tout en parlant :
- Bon... le cœur y est... le foie... il est là... la rate... à sa place !... Bon ! Les poumons ? Toussez un peu pour voir !
- Hum ! Hum !
- Ça alors ? Priez un peu pour voir ?... Mais priez donc !
- Je prie, docteur, intérieurement mais le cœur n'y est pas !
- Si, si, le cœur y est !... Côté foie...
- Je ne l'ai pas !
- Si ! Vous l'avez, le foie est là... Les poumons... Toussez ! Toussez !
Il devenait de plus en plus fébrile...
- Il faut se rendre à l'évidence...
- Qu'est-ce qu'il y a, docteur ?
- Il y a que...
- Quoi ? Dites !
- Vous n'avez pas d'âme ! J'ai beau chercher... Je ne vois pas âme qui vive...
- Écoutez, ce n'est pas possible. J'ai failli la rendre la semaine dernière...
- Eh bien voilà, c'est ça ! Vous n'avez pas fait que faillir... vous l'avez rendue !
- Mais je serais mort !
- Mais vous l'êtes !
- Quoi ?
- Cliniquement, vous êtes encore en vie mais spirituellement, vous n'êtes plus de ce monde !
- Alors, docteur, que dois-je faire ?
- Prier ! Prier ! Il n'y a que ça ! Priez deux fois par jour avant chaque repas !
- Prier, mais pourquoi ?
- Pour votre repas éternel !
Il est fou! Il est fou, ce docteur !

Raymond Devos, Rêvons de mots, coll. « Le sens de l’humour », Paris : Le Cherche midi, 2007. [cette citation : pp. 19-20 ; notez la contrepèterie du titre]

11.7.07

Enfer et damnation !


diable1
Originally uploaded by Rêverie musicale
Que le temps passe vite. je remercie en tout cas Passion de tout et notre grande amie artiste Cacou pour leurs messages réguliers. Du fond du cœur.

Venons-en au propos d’aujourd’hui. Difficile de parfois porter son nom de famille. J’ai personnellement connu un Salaud qui en avait visiblement pris son parti. Mais que de souffrances sans doute avant cela. Parfois, le problème vient d’où on ne l’attend pas. Ainsi, un petit garçon prénommé Max, dont le nom de famille est Hell (= « enfer »), s'est vu refusé son inscription dans une école primaire catholique de Melbourne en Australie sous prétexte que son nom allait poser problème lors de ses enseignements religieux.


Le père du jeune garçon, Alex Hell, 45 ans, catholique et père de trois enfants, dont le nom est d'origine autrichienne, s'est dit scandalisé auprès de l'agence de presse Australian Associated Press : « Nous sommes victimes de notre nom », ajoutant : « Nous sommes en 2007, pas en 1407, nous ne sommes plus à l'âge des ténèbres ».

M. Hell a indiqué qu'il avait à un moment proposé de changer le nom de famille de son fils et de l'appeler Wembridge, le nom de jeune fille de sa femme, une suggestion qui avait été très bien accueillie par le principal de l'école primaire St Pierre l'Apôtre, Michael McGrath. Mais il a ensuite changé d'avis et s'est alors entendu dire que son enfant ne serait pas autorisé à s'incrire à l'école. L'école est ensuite revenue sur sa décision mais M. Hell affirme aujourd'hui qu'il n'y inscrira sous aucun prétexte son fils : « Je préfère aller dans une autre école, nous n'avons aucun problème avec l'école publique mais nous voulions juste approfondir l'éducation de Max ».

M. Hell a précisé qu'il allait déménager avec sa famille dans la ville voisine de Geelong et inscrire Max dans une autre école. L'école St Pierre l'Apôtre a pour sa part indiqué avoir proposé une place à Max et a confirmé que M. Hell avait proposé de changer le nom de son fils.

Moi, je crois surtout que notre directeur d’école n’aime pas la musique hard-rock de son pays.Car, en Australie, les cloches de l’enfer, on connaît bien (cf. AC/DC...).

Source : AFP, 9 juillet 2007