Lapsus politiques (2)
Dans la lignée des posts précédents sur les lapsus politiques et, peut-être, le précédent sur les excès de boisson, nous revenons sur notre continent pour parler de deux joyeux drilles : Silvio Berlusconi et Vladimir Poutine. À force de se rencontrer, on pensait qu’ils se connaissaient assez bien. Silvio Berlusconi se targue d’ailleurs de ses bonnes relations avec la plupart des dirigeants et d'être l'ami de plusieurs d'entre eux dont le président Poutine. Erreur ! Il y a quelques jours, le chef du gouvernement italien a commis une des gaffes dont il a le secret en multipliant les bourdes sur la biographie de son ami le président russe, présenté comme un "anticommuniste" ayant "vécu le siège de Stalingrad".
Il faut dire qu’ils sont ennuyeux, ces journalistes. L’une d’entre elles, de gauche de surcroît, employée par quotidien L'Unita, venait, au cours de la conférence de presse de fin d’année, de lui poser une question sur son amitié avec le président russe. Réponse de Berlusconi, alors qu’il venait de multiplier les critiques contre le communisme "responsable de 100 millions de morts" : "Poutine est fièrement anticommuniste". Tout en ajoutant : Vladimir Poutine "a vécu le siège de Stalingrad et sa famille a été exterminée".
Venons-en maintenant aux faits. Vladimir Poutine est né en 1952, ce qui rend difficile sa présence à Stalingrad à l’époque des combats. Certes, son père et sa mère ont bien participé à la défense d'une ville assiégée par les troupes allemandes, mais c'était Leningrad, aujourd'hui Saint Petersbourg ! Et ils ont tous les deux survécu même si l’un de ses frère est mort pendant le siège !
Quant aux liens de Poutine et du communisme, rappelons-les : il est entré au KGB, les services secrets russes, en 1975 et a été membre du parti communiste de l'Union Soviétique jusqu'en 1991. On sait bien qu’on ne pouvait réussir en URSS sans avoir la carte du parti. Mais Berlusconi pourrait faire preuve d’un peu de modération. Je sais, c’est beaucoup demander.
Ajoutons une phrase du premier ministre italien : "J'entretiens des rapports cordiaux avec tous les dirigeants du G8 et sans doute un peu à cause de mon âge, car j'ai en moyenne 15 ans de plus qu'eux, mes homologues me considèrent comme le frère aîné qui a la plus grande expérience". Avec des frères aînés comme cela, on est sauvés.
Source : AFP, 23 décembre 2005